LA REVANCHE DES ANIMAUX (1977)

Rendus anormalement agressifs suite à un phénomène inexplicable, des animaux sauvages se révoltent soudain contre les humains…

DAY OF THE ANIMALS

 

1977 – USA

 

Réalisé par William Girdler

 

Avec Christopher George, Leslie Nielsen, Lynda Day George, Richard Jaeckel, Michael Ansara, Ruth Roman, Jon Cedar

 

THEMA MAMMIFÈRES I REPTILES ET VOLATILES

Les films catastrophe des années 70 ayant exploré tous les désastres possibles et imaginables, y compris du côté des attaques animales, William Girdler décide de jouer la carte de la surenchère en livrant ses protagonistes aux appétits de toute la faune à sa disposition dans cette ambitieuse Revanche des animaux. Dans les montagnes des High Sierras, le ranger Steve Buckner organise une randonnée pour touristes en mal de dépaysement et de retour à la nature. A peine ont-ils commencé à fouler le sol sauvage qu’un message émis à la radio par la communauté scientifique met en garde la population du coin : apparemment, le trou dans la couche d’ozone a des conséquences sur le comportement animal, notamment en haute altitude. Ici, la menace ne s’immisce que progressivement. Ainsi, le film suit-il plus volontiers la structure des Oiseaux que celle des Dents de la mer. C’est ce que confirme cette scène du snack où chacun y va de sa théorie sur les conséquences de cet inquiétant message radio.

Chaque membre de la randonnée nous est présenté succinctement en début de métrage, suivant une technique savamment éprouvée dans le genre. Parfois, ce survol des protagonistes frôle ouvertement la caricature, comme lorsque cet époux affirme à sa femme : « ce séjour va nous permettre de nous retrouver », laquelle rétorque : « si tu ne travaillais pas autant ce ne serait pas nécessaire ». Dans ce petit groupe, une personnalité se distingue nettement, celle d’un publicitaire en mal d’émotions, imbu de lui-même et quelque peu insupportable. Dans le rôle, Leslie Nielsen s’avère délectable, bien plus proche de sa prestation de Creepshow que des pantalonnades auxquelles il fut abonné depuis le succès de Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? L’ambiance est d’abord festive, autour d’un chaleureux feu de camp qui crépite dans les bois. Puis survient la première attaque, au bout d’une demi-heure de film. Agressée par un loup, une femme redescend la montagne avec son mari et se fait menacer par une horde de rapaces qui la précipitent dans le vide. Parallèlement, le vieux shérif est submergé par une horde de rats affamés…

Leslie Nielsen contre un ours !

Dès lors, le rythme va crescendo : des cougars pénètrent dans le campement, des serpents s’immiscent dans une voiture, une meute de chiens enragés se mêle à cette furieuse sarabande… Parfois inspirée (les beaux mouvements de grue s’élevant au-dessus des humains après les attaques, l’apparition presque surréaliste de la petite fille au bord de l’eau), la mise en scène de Girdler souffre parfois d’effets visuels maladroits, comme cette transparence ratée pendant une chute dans le vide, ou ce montage à l’envers de plans des rats qui tombent pour faire croire qu’ils sautent. Mais les agressions animales bénéficient souvent de montages très efficaces et d’effets sanglants réussis malgré leur furtivité. En outre, le scénario évoque une idée des plus intéressante : si les animaux sauvages deviennent soudain agressifs et impulsifs, pourquoi les humains seraient-ils épargnés ? D’où l’attitude anormalement bestiale de Leslie Nielsen lors de son mémorable combat contre un ours sous une pluie battante.

 

© Gilles Penso

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