Tourné avec une belle économie de moyens, dans des décors édifiés au sein des studios de Sony, Motel repose quasi-exclusivement sur la minutie de son scénario, la perfection de sa mise en scène (le découpage et le montage sont au cordeau) et l’extrême conviction de ses comédiens, dans des registres à contre-courant de leur filmographie habituelle. Car Luke Wilson et Kate Beckinsale échappent ici au registre auquel ils nous ont habitué, respectivement celui de l’anti-héros comique et de la super-héroïne intrépide, pour camper des protagonistes réalistes, humains, au sein d’un couple en pleine reconstruction après un drame passé. Avec beaucoup d’ingéniosité, Nimrod Antal sépare souvent ses deux protagonistes à l’écran, jouant sur la composition de ses cadrages et sur les reports de point, pour mieux les rapprocher au fil de l’intrigue, métaphore visuelle de leurs retrouvailles affectives.