A priori, un tel scénario n’aurait pas dépareillé dans un film de Jean Rollin ou de Jess Franco. Mais fort heureusement, derrière la caméra de Vampyres se trouve un auteur/réalisateur fort inspiré, qui pare son film d’une mise en scène raffinée, d’une photographie de toute beauté et d’une direction d’acteurs fort convaincante, trois qualités visiblement héritées des chefs d’œuvre de la Hammer. Les comédiens sont d’ailleurs un élément déterminant de la crédibilité du récit, notamment Murray Brown, dont le flegme et le charisme ne sont pas sans nous rappeler Michael Caine. Évacuant volontairement tout le folklore généralement associé au mythe (les cercueils, les dents pointues, les chauves-souris, l’ail et le pieu), Vampyres n’hésite jamais à mettre l’accent sur l’érotisme, via des séquences de coucherie à deux ou trois sans concessions, et sur l’horreur, à travers quelques meurtres plutôt gratinés. Mais l’œuvre ne bascule jamais dans la vulgarité, empreinte d’une élégance toute britannique.