Alors que l’adulte et l’adolescente s’enivrent quelque peu, jouent au photographe et au mannequin, et que la situation est sur le point de déraper, Jeff sombre soudain dans l’inconscience. Lorsqu’il revient à lui, ligoté, il comprend qu’il a été drogué. Hayley troque la naïveté ingénue contre une froideur clinique. Elle est persuadée de ne pas être la première adolescente à tomber entre les griffes de Jeff après une rencontre sur Internet, et l’accuse d’avoir violé et assassiné la jeune Donna Mauer, disparue sans laisser de trace. Le photographe, abasourdi, nie en bloc et demande à être libéré sur le champ. Mais Hayley a d’autres projets. Une encyclopédie médicale dans une main, un bistouri dans l’autre, elle souhaite castrer Jeff pour qu’il cesse définitivement de représenter une menace. Et rien ne semble pouvoir lui faire changer d’avis. Tandis que la tension monte inexorablement et que l’angoisse va crescendo, le manichéisme se trouble peu à peu. Jeff est-il vraiment un pédophile ? Hayley est-elle une psychopathe ? Le bien et le mal sont-ils clairement identifiables ? Évidemment, aucune réponse définitive ne sera donnée au spectateur, laissé seul juge de ce procès hors du commun s’achevant d’une manière particulièrement éprouvante.
© Gilles Penso