L’affaire de la comtesse hongroise Elizabeth Nadasdy, née Bathory, qui fut condamnée pour avoir kidnappé et assassiné des centaines de jeunes filles afin de se baigner dans leur sang et de prolonger ainsi sa jeunesse, fit couler beaucoup d’encre en 1611. Ce cas réel de vampirisme non surnaturel frappa évidemment les imaginations, et le studio Hammer profita du relâchement de la censure au début des années 70 pour en proposer une adaptation cinématographique. Vampire Lovers, qui fonctionnait déjà sur un registre voisin, révéla la belle Ingrid Pitt, qui reprend ici du service dans le rôle de la comtesse sanglante. Celle-ci, vieillissante, vient d’enterrer son époux lorsque le film commence. Cruelle avec son petit personnel, elle maltraite un soir une de ses femmes de chambre, la blessant avec un couteau. Le sang de la donzelle gicle sur la joue de la comtesse, et aussitôt les rides y disparaissent. Stupéfaite par l’incroyable découverte, Elizabeth décide désormais de faire enlever les jeunes vierges du village et de les égorger pour enduire son corps de leur sang, avec la complicité de son amant le capitaine Dobi. Rajeunissant miraculeusement, elle choisit de se faire passer pour sa propre fille Ilona, tandis que la véritable Ilona est séquestrée dans la forêt pour éviter de mettre à jour la supercherie. Sa libido s’accroissant, la comtesse se met à tourner autour du bel Imre Toth, ce qui n’est évidemment pas du goût de Dobi…