CONEHEADS (1993)

Les extra-terrestres au crâne en pain de sucre échappés du Saturday Night Live débarquent sur les grands écrans…

CONEHEADS

 

1993 – USA

 

Réalisé par Steve Barron

 

Avec Dan Aykroyd, Jane Curtin, Michelle Burke, Michael McKean, Phil Hartman, Jason Alexander, Lisa Jane Persky

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

A l’origine, les « Coneheads » font partie des nombreux intervenants comiques du « Saturday Night Live », un show télévisé faisant la part belle à la parodie et aux guest stars, devenu un véritable objet de culte pour les téléspectateurs américains depuis ses premières diffusions dans les années 70. D’innombrables stars du cinéma comique US y ont fait leurs débuts. Les interventions absurdes des « têtes de cônes » (!), sous forme d’extra-terrestres au crâne en pain de sucre se faisant passer pour des Français et capables d’engloutir à une allure hallucinante boissons et nourritures en quantités astronomiques, provoquaient des rires peut-être pas très subtils mais en tout cas francs. Hélas ! Leur transposition sur grand écran, confiée à Steve Barron, dont l’œuvre s’échelonne entre le sympathique (Electric Dreams) et le dérisoire (Les Tortues Ninja), n’offre qu’un intérêt très limité.

Certes, les performances techniques abondent : les maquillages impeccables des encéphales coniques ; les visions dantesques de la planète Remulak, à grand renfort de foules bigarrées, de décors grandioses, de costumes étranges, de maquettes et de peintures sur verre ; les flottes spatiales impressionnantes qui se déploient dans le ciel étoilé ; et surtout le combat final contre un monstre animé image par image par le très talentueux Phil Tippett… « C’était une demande spécifique de Dan Aykroyd qui voulait absolument se battre avec un monstre animé image par image, comme dans les films de Ray Harryhausen », nous raconte Tippett. « Les producteurs n’étaient pas vraiment d’accord, mais il a réussi à les convaincre. Le design de ce monstre, baptisé Garthok, mêle le centaure du Voyage fantastique de Sinbad avec une espèce de molosse gigantesque. Et je dois avouer que refaire de la bonne vieille animation à l’ancienne avait quelque chose de très rafraîchissant après mon expérience avec les images de synthèse de Jurassic Park » (1)

Anecdotique

Du point de vue technique, il n’y a donc rien à dire, et toutes ces visions spectaculaires sont inédites pour les habitués de la version télévisée. Mais cela n’enlève rien au fond du problème : Coneheads laisse indifférent parce qu’il ne raconte rien, si ce n’est la vie quotidienne d’un couple d’habitants de la planète Remulak venu sur Terre pour l’envahir puis devenu on ne sait trop pourquoi une famille d’Américains moyens. Le petit film de famille en super 8 qui décrit la naissance de la petite dernière (incarnée dans un premier temps par la propre fille de Dan Aykroyd), projeté avec en fond musical le « Kodachrome » de Paul Simon, est éloquent à cet égard : joli, enjoué, mais parfaitement anecdotique. De plus, même en tenant compte de son aspect comique, comment croire à cette histoire dans laquelle aucun des êtres humains ne s’étonne une seconde de voir des concitoyens munis d’un crâne aussi inhabituel ? Restent donc quelques moments indépendamment attrayants, comme les scènes d’effets spéciaux citées plus haut, le jeu allègre de Dan Aykroyd et Jane Curtin, qui créèrent les personnages pour la TV, ou les dialogues gentiment comiques, en particulier lorsque les E.T. parlent en français pour convaincre le responsable de l’immigration de leur origine hexagonale. Mais c’est bien maigre.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso

 

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