Du point de vue technique, il n’y a donc rien à dire, et toutes ces visions spectaculaires sont inédites pour les habitués de la version télévisée. Mais cela n’enlève rien au fond du problème : Coneheads laisse indifférent parce qu’il ne raconte rien, si ce n’est la vie quotidienne d’un couple d’habitants de la planète Remulak venu sur Terre pour l’envahir puis devenu on ne sait trop pourquoi une famille d’Américains moyens. Le petit film de famille en super 8 qui décrit la naissance de la petite dernière (incarnée dans un premier temps par la propre fille de Dan Aykroyd), projeté avec en fond musical le « Kodachrome » de Paul Simon, est éloquent à cet égard : joli, enjoué, mais parfaitement anecdotique. De plus, même en tenant compte de son aspect comique, comment croire à cette histoire dans laquelle aucun des êtres humains ne s’étonne une seconde de voir des concitoyens munis d’un crâne aussi inhabituel ? Restent donc quelques moments indépendamment attrayants, comme les scènes d’effets spéciaux citées plus haut, le jeu allègre de Dan Aykroyd et Jane Curtin, qui créèrent les personnages pour la TV, ou les dialogues gentiment comiques, en particulier lorsque les E.T. parlent en français pour convaincre le responsable de l’immigration de leur origine hexagonale. Mais c’est bien maigre.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998
© Gilles Penso