Habitué jusqu’alors au cinéma érotique, Norman J. Warren amorce avec L’Esclave de Satan sa première incursion dans le film d’horreur. Le résultat, qui laisse quelque peu perplexe, s’efforce maladroitement, mais avec une manifeste envie de bien faire, de marier l’épouvante britannique classique, façon Hammer Films, avec le gore excessif alors très en vogue chez les cinéastes italiens, Lucio Fulci en tête. La séquence d’introduction donne le ton : dans un luxueux manoir, une jeune femme se refuse à un homme aux allures aristocratiques qui ne l’entend pas de cette oreille et se montre particulièrement entreprenant. La mijaurée échappe à son étreinte mais, sur le point de quitter la maison, elle est rattrapée par l’homme, furieux, qui la tue en lui coinçant violemment la tête dans la porte d’entrée ! Le scénario adopte ensuite le point de vue de la jolie Catherine Yorke (Candace Glendenning), invitée avec ses parents à séjourner chez un de ses oncles. A l’issue d’un long trajet en voiture, un accident improbable tue net les parents de Catherine, qui se retrouve aussitôt hébergée par son vieil oncle. Celui-ci, incarné par le charismatique Michael Gough, vit avec son jeune fils Stephen (Martin Potter), qui n’est autre que l’assassin de la première séquence du film.