Assez curieusement, le film prend le parti de nous montrer d’emblée Benigni sous forme humaine, sous-entendant l’acceptation par le public de deux données un peu difficiles à avaler : le joyeux quinquagénaire habillé comme un clown est un pantin en bois, et il représente un gamin de sept ou huit ans. La fée concède à muer Pinocchio en véritable petit garçon à condition que celui-ci se montre honnête et travailleur. Hélas, les tentations sont nombreuses, et le petit homme de bois n’a pas la force de caractère d’y résister, malgré un bon fond manifeste, et malgré les mises en garde de sa conscience qui a pris la forme d’un grillon parlant (incarné par le comédien Peppe Barra, affublé pour l’occasion de deux jolies antennes). Ainsi, alors que son père se saigne aux quatre veines pour lui acheter un abécédaire, Pinocchio s’éloigne du chemin de l’école pour assister au spectacle de marionnettes d’un théâtre ambulant tenu par un ogre colossal (Franco Javarone). Ensuite, ce sont un renard et un chat (Max Cavallari et Bruno Arena) qui abusent de sa naïveté en lui volant son argent. Pinocchio n’est pas au bout de ses peines, car son chemin sera encore semé d’obstacles et de créatures étranges…