Il est surprenant qu’un grand studio comme Universal et que des comédiens aussi populaires que Jude Law et Forrest Whitaker aient osé se lancer dans cette fable futuriste qui, sous ses allures de divertissement de science-fiction grand public, abrite une satire sociale cinglante qui ne recule devant aucun effet gore pour délivrer ses salves acerbes. Certes, le sujet même du roman « The Repossession Mambo », écrit par Eric Garcia, n’avait rien d’un conte pour enfants. Mais une adaptation « mainstream » aurait tout à fait été envisageable, surtout avec de telles têtes d’affiche. Or ni les scénaristes (Garcia lui-même et son complice Garrett Lerner), ni le réalisateur Miguel Sapochnik ne semblent vouloir édulcorer le propos initial. Ainsi, lorsque nos « héros » entrent en scène pour récupérer un organe impayé, les armes les plus tranchantes s’acharnent sur les corps des malheureux endettés, le sang gicle sans la moindre demi-mesure, et l’équipe des effets spéciaux s’en donne à cœur joie, sous les bons auspices du maquilleur Andy Clement.