Voilà un point de départ qui s’avérait plutôt prometteur. Promesse bafouée hélas par un laxisme scénaristique désolant et une gestion du rythme très discutable. En gros, rien ne se passe avant trois bons quarts d’heure, et lorsqu’enfin le surnaturel montre le bout de son nez, c’est avec une timidité quasi-maladive. Pour compenser cette vacuité, Eric Valette se laisse aller à quelques écarts gore qui tombent un peu comme des cheveux dans la soupe : un doigt coupé, une main rongée, des poignets tailladés, des jets de sang… Jusqu’à un dénouement/chute qu’on sent venir d’assez loin et qui lorgne du côté de La Quatrième dimension. Comme en outre la mise en scène hésite sans cesse sur le point de vue à adopter, que la photographie manque singulièrement de finesse et que les personnages sont traités sous l’angle de l’archétype caricatural, ce Maléfique ne transcende guère le genre. Dommage, car les intentions étaient des plus louables, le casting témoignait d’une indéniable originalité (avec notamment Clovis Cornillac, pas encore surexposé sur les écrans hexagonaux, dans la peau d’un transsexuel athlétique) et la noirceur sans concession du ton laissait espérer largement mieux. Bref, on sentait tout de même à la base une volonté de bien faire.