Le lieu lui-même n’est pas des plus engageants. Sinistre, sombre et poussiéreuse, la planque est une ancienne usine de mannequins désaffectée qui semble animée d’une vie propre. Alentour, quelques clochards traînent le pas, notamment un vagabond au rire dément qui ne cesse de clamer « pourquoi ne pas vivre derrière les ombres ? ». Peu à peu, Martine perd pied avec la réalité. Elle est terrifiée par un chien errant, voit les mannequins s’animer soudain, rêve de sa propre enfance hantée de cauchemars nocturnes, et se retrouve un matin prisonnière de son sac de couchage. C’est un jeune homme mystérieux (Pierre Clementi), gominé, ganté et tout de noir vêtu, qui la libère. Refusant de parler, pleurant du sang et se lançant sans crier gare dans des vocalises opératiques, l’individu non identifié fait définitivement basculer Martine dans la démence. Elle subit le fameux « clash » du titre, c’est-à-dire un choc nerveux qui l’empêchera dès lors de distinguer le rêve du monde réel.