Si au moins l’intrigue parvenait à captiver les spectateurs, peut-être passeraient-ils outre ce parti pris sonore quasi surréaliste. Mais il n’en est rien, hélas ! Le colossal Tor Johnson incarne gauchement Joseph Javorsky, un savant échappé du bloc de l’est qui se réfugie aux États-Unis en possession d’une sacoche contenant des documents ultra secrets liés au lancement d’une fusée nucléaire. Deux espions russes sont à ses trousses. En voulant leur échapper, il traverse un champ de Yucca Flats où explose soudain une bombe atomique. Le voilà transformé en monstre : une chemise déchirée, un visage vaguement peinturluré (mais pas toujours, visiblement le maquilleur n’était pas disponible tous les jours) et quelques grimaces font l’affaire. Pour le reste, le réalisateur mise tout sur la corpulence impressionnante du catcheur suédois. Dès lors, « la bête » agresse mollement les gens qui passent à sa portée (un couple de vacanciers, une famille), mobilisant les forces de l’ordre de la région, autrement dit deux policiers.