TARANTULAS, CARGO DE LA MORT (1977)

Un téléfilm catastrophe relativement routinier dans lequel des araignées mortelles envahissent une bourgade américaine…

TARANTULAS : THE DEADLY CARGO

 

1977 – USA

 

Réalisé par Stuart Hagmann

 

Avec Claude Akins, Pat Hingle, Charles Frank, Deborah Winters, Bert Remsen, Sandy McPeak, Pat Hingle, Tom Atkins

 

THEMA ARAIGNÉES

Vétéran des séries télévisées Mission impossible et Mannix dans les années 60, Stuart Hagmann s’est attaqué en 1977 aux araignées tueuses à l’occasion de ce Tarantula, cargo de la mort conçu lui aussi pour le petit écran, et imaginé par les deux scénaristes John Groves et Guerdon Trueblood. Ce dernier s’était déjà frotté aux invertébrés agressifs en écrivant le script de Quand les abeilles attaquent et Les Fourmis. Ici, il semble s’être inspiré d’une légende urbaine tenace relatant le transport involontaire d’animaux venimeux lors de l’importation de produits alimentaires exotiques. Les plus fréquentes de ces rumeurs racontent l’éclosion d’œufs de mygales dans des régimes de bananes face aux clients horrifiés d’un supermarché. Groves et Trueblood en conçoivent donc une variante prompte à faire frissonner les téléspectateurs. Dans leur scénario, un avion rentre en Californie avec à son bord des tarentules venimeuses ramenées accidentellement d’Amérique latine. Attaqués par ces passagères clandestines peu ragoûtantes, les pilotes y laissent leur peau. Puis l’avion s’écrase en plein désert, où une sanguinaire bataille oppose les passagers aux araignées.

Suite au crash, les tarentules s’en vont tranquillement envahir la ville la plus proche, une paisible bourgade dont la majeure partie des ressources provient de la production d’oranges. Les morts s’y multiplient plus que de raison. Une fois que les autorités admettent enfin que les tarentules venimeuses sont à l’origine du drame, il est trop tard : les redoutables arthropodes ont envahi l’usine de traitement des oranges qui trône dans la ville… Les poncifs du téléfilm catastrophe se bousculent ici sans surprise (la gentille bourgade américaine, la présentation en montage parallèle de tous les protagonistes, le jeune héros intrépide, l’enfant malicieux, le maire véreux) en obéissant à une structure ultra-classique : un prologue, une situation donnée, un danger qui s’accroît, un climax, puis une solution miracle de dernière minute.

Tarentules et queues de poisson

Les plans des tarentules dans les sacs de café puis sur les oranges sont inlassablement répétés, cinq ou six fois chacun, avec une tendance quasi-systématique à ne pas montrer les araignées et les acteurs dans le même plan. Les rares moments d’interaction offrent cependant d’intéressantes scènes d’angoisse et de suspense. Mais le scénario a tôt fait le tour du sujet, et passée la première partie (la catastrophe aérienne et la dispersion des araignées), l’ennui se propage. On note d’ailleurs au passage de grosses invraisemblances (comment peut-on remplir des sacs de café sans voir que des dizaines de tarentules y pullulent ?) et un dénouement en queue de poisson, au cours duquel les indésirables tarentules sont vaincues grâce à une trouvaille technique invraisemblable. Visiblement, notre duo de scénariste s’est trouvé en panne d’inspiration au moment du final, d’où cette résolution parfaitement absurde. Bref, Mieux vaut revoir L’Horrible invasion qui, sur le même terrain, s’avérait mille fois plus terrifiant et spectaculaire que ce téléfilm routinier généré par la vogue croissante du film catastrophe née au début des années 70.

 

© Gilles Penso


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