RING 2 (1999)

La saga horrifique initiée par Hideo Nakata d’après le roman de Koji Suzuki s’offre un second épisode peinant à renouveler l’effet de surprise…

RINGU 2

 

1999 – JAPON

 

Réalisé par Hideo Nakata

 

Avec Miki Nakatani, Hitomi Sato, Kyoko Fukada, Fumiyo Kohinata, Kenjiro Ishimaru, Yurei Yanagi, Rikiya Otaka, Yoichi Numata, Nakano Matsushima

 

THEMA FANTÔMES I CINÉMA ET TÉLÉVISION I SAGA RING

Ring 2 est un cas un peu à part. En 1991, l’écrivain Koji Suzuki faisait paraître avec succès le roman « Ring », suivi quatre ans plus tard d’une suite, « Rasen », baptisée chez nous « Double hélice ». En 1998 sortaient coup sur coup deux films japonais tirés respectivement de ces deux romans : Ring d’Hideo Tanaka, promis à un succès international, et Rasen de Jôji Iida, passé quant à lui totalement inaperçu. Pour éviter de rester sur un échec et tenter de faire fructifier le phénomène Ring, il est donc décidé de donner une suite au film de Tanaka, titrée logiquement Ring 2, sans tenir compte du roman « Double hélice » ni du film qui l’adaptait. La production se met en branle dans la hâte pour éviter que le soufflé ne retombe. Le scénario, co-écrit par Tanaka et Hiroshi Takahashi, commence quasiment là où s’arrêtait le premier Ring et sollicite en toute logique la présence d’une grande partie des acteurs du film précédent (du moins ceux dont les personnages ont survécu !).

Lorsque le film commence, Mai Takano (Miki Nakatani) cherche à comprendre les raisons de la mort de son petit ami Ryuji. Peu à peu, ses investigations l’emmènent jusqu’à cette légende d’une cassette vidéo hantée par l’esprit d’une jeune fille aux pouvoirs paranormaux, Sadako, morte depuis trente ans. Tous ceux qui visionneraient la cassette mourraient dans d’étranges circonstances une semaine plus tard. Mai découvre que le fils de Ryuji (Rikiya Otaka) possède les mêmes étranges pouvoirs que Sadako, et tente l’impossible pour enrayer cette terrible malédiction. Voilà pour le postulat, qui se prive de l’effet de surprise du premier film et pousse Nakata à privilégier les effets choc au détriment de l’atmosphère oppressante du premier film. Tout ayant été raconté dans Ring, cette séquelle s’efforce de rationaliser les choses en expliquant mieux les origines de la cassette maudite et la manière dont ses images ont été enregistrées. Cet angle narratif est notamment exploité à travers les expériences d’un scientifique, le docteur Kawajiri (Fumiyo Kohinata), qui s’efforce de reproduire des images identiques à l’aide de sujets particulièrement sensibles.

Le Mal dans le puits

Hélas, le scénario n’a plus grand chose de captivant, et ce Ring 2 marque bien les limites d’un concept fort mais entièrement exploré dans le premier roman de Kôji Suzuki et le premier film de Hideo Nakata. Ici, on se contente donc de réutiliser tant bien que mal les mêmes ingrédients. Certes, l’épouvante pointe de temps en temps le bout de son nez, à travers les visions inquiétantes de Mai, les pouvoirs étonnants du petit Yoichi, ou cette scène finale dans le puits où Sadako attaque la femme et l’enfant. Mais c’est peu pour une heure et demi de film, et la complexité de l’intrigue émousse les sens du spectateur. D’autant que le final du premier Ring laissait imaginer le déploiement d’un virus redoutable que rien ne semblait pouvoir enrayer. Mais cette menace croissante et pyramidale a été évacuée ici, au profit d’une nouvelle enquête nous apprenant plus ou moins ce que nous savions déjà. Reste le jeu fort convaincant de la belle Miki Nakatani, qui révèle ici la subtilité de son jeu en passant au premier plan. Distribué directement en vidéo sur le territoire américain, Ring 2 est l’un des plus gros succès en salles de l’année 1999 au Japon. D’autres suites seront donc logiquement envisagées dans la foulée.

 

© Gilles Penso


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