Dans cette adaptation spectaculaire des romans « L’Épouvanteur », Jeff Bridges affronte Julianne Moore et une myriade de créatures monstrueuses…
SEVENTH SON
2014 – USA
Réalisé par Sergueï Bodrov
Avec Jeff Bridges, Julianne Moore, Ben Barnes, Kit Harington, Alicia Vikander, Olivia Williams, Antje Traue, Djimon Hounsou
THEMA HEROIC FANTASY I DRAGONS
Le Septième fils adapte avec beaucoup de talent l’univers de la série « L’Épouvanteur » créée par le romancier Joseph Delaney, et ce malgré une rupture de contrat entre Legendary Pictures et Warner Bros qui aurait pu mettre à mal le projet. Après que plusieurs réalisateurs aient été envisagés (notamment Tim Burton et Kevin Lima), c’est finalement le cinéaste Sergueï Bodov qui hérite de la mise en scène après avoir prouvé ses affinités avec les films à grand spectacle dans sa Russie natale (Le Prisonnier du Caucase, Est-Ouest, Crinière au vent, Le Baiser de l’ours, Le Nomade ou Mongol. Jeff Bridges (alors en pleine période fantastique avec R.I.P.D. Brigade fantôme et The Giver) y incarne Gregory, un épouvanteur spécialisé dans la lutte contre les forces obscures en trimballant dans sa carriole un attirail hétéroclite et des armes spéciales. « Quand tu combats l’obscur, l’obscur est en toi », dit-il pour expliquer les dangers de son activité, ce qui n’est pas sans rappeler la célèbre phrase de Nietzsche « Qui trop combat le dragon devient dragon lui-même ». En quête d’un nouvel apprenti, il s’oppose à Mère Malkin (Julianne Moore), la Reine des Sorcières. Le visage blafard de cette dernière émerge d’une grande robe noire au col en plumes, mais sa nature bestiale transparaît à travers les griffes qui lui tiennent lieu d’ongles et la queue de serpent qui s’agite dans son dos.
Après avoir possédé une petite fille dans une église, la redoutable Malkin est enfermée dans une cage souterraine par Gregory qui prend la fuite à cheval, persuadé d’avoir rempli sa mission. Mais après dix ans de captivité (le temps d’un magnifique timelapse décrivant la folle course des nuages dans un ciel tourmenté), la lune de sang réveille la Reine des Sorcières qui prend alors la forme d’un dragon terrifiant. Superbe, le monstre a des épines le long de l’échine, des yeux luisants, une gueule reptilienne garnie de dents, de grandes ailes, des griffes, une queue hérissée de pointes et des tresses le long du cou. De son côté, Gregory se met en quête de Thomas Ward (Ben Barnes), le septième fils d’un septième fils qui sera son nouvel apprenti. Tous deux ne seront pas de trop pour affronter les maléfices multiples déployés par Malkin…
Le bestiaire fantastique
Le Septième fils ressemble à un cadeau offert à tous les amateurs de créatures fantastiques, tant son bestiaire se révèle riche et foisonnant (œuvre combinée des compagnies d’effets visuels MPC et Rhythm & Hues sous la supervision du vétéran John Dykstra). Car dans son combat contre Gregory, Malkin s’allie avec plusieurs monstres redoutables qui semblent presque tous conçus comme des hommages aux films de Ray Harryhausen : un impressionnant gobelin cornu (qui évoque bien sûr celui du Seigneur des Anneaux mais rappelle surtout le cyclope du 7ème voyage de Sinbad), une femme qui se mue en tigre à dents de sabre, un guerrier à quatre bras maniant l’épée en virtuose ainsi que le sorcier Radu (Djimon Hounsou). Ce dernier peut lui aussi se transformer en dragon, tout comme son cheval. Il devient alors une sorte de dinosaure à six bras à la gueule de piranha. C’est sous cette forme qu’il attaque Gregory pendant le climax, tandis que deux dragons ailés s’affrontent dans les airs : le dragon noir (Malkin) et le dragon blanc (l’une de ses disciples). L’intrigue palpitante, les acteurs en grande forme, les magnifiques décors de Dante Ferreti et l’ample musique de Marco Beltrami concourent à faire du Septième fils l’un des meilleurs films d’heroïc-fantasy de son époque.
© Gilles Penso
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