THE DINOSAUR PROJECT (2012)

Une expédition s’enfonce dans une zone inexplorée du Congo pour se mettre en quête d’une créature préhistorique légendaire…

THE DINOSAUR PROJECT

 

2012 – GB

 

Réalisé par Sid Bennett

 

Avec Richard Dillane, Peter Brooke, Matt Kane, Katasha Loring, Stephen Jennings, Andre Weideman, Abena Ayivor

 

THEMA DINOSAURES

Depuis Jurassic Park et la grande « dinomania » qui s’ensuivit, les dinosaures auront été mangés à toutes les sauces. L’originalité de The Dinosaur Project, écrit et réalisé par Sid Bennett, est d’aborder la fameuse mécanique narrative héritée du « Monde perdu » d’Arthur Conan Doyle sous l’angle du « found footage », procédé de mise en scène alors très à la mode notamment grâce aux succès de [Rec] et Cloverfield. Tourné en Afrique du Sud, The Dinosaur Project s’appuie sur la même légende que Baby, le secret de la légende oubliée, celle d’un animal préhistorique ayant survécu depuis l’ère secondaire et surnommé « Mokolo Membe » par les peuplades locales. Une expédition britannique composée du chercheur Jonathan Marchant (Richard Dillane), de son assistant Charlie Rutherford (Peter Brooke), d’un médecin (Natasha Loring) et d’un caméraman de télévision (Andre Weideman) se rend au Congo à la recherche de preuves de l’existence d’un dinosaure. Une guide locale (Abena Ayivor) et le pilote de l’hélicoptère (Stephen Jennings) se joignent à l’équipe et le groupe se rend dans la jungle. Au cours de leur voyage, ils découvrent un passager clandestin dans l’hélicoptère, qui n’est autre que Luke le fils de Jonathan (Matt Kane). Bientôt, l’hélicoptère est attaqué par des créatures volantes et s’écrase dans la jungle, marquant le début du dernier voyage de Jonathan Marchant et de son équipe…

La poignée de protagonistes mis en scène dans The Dinosaur Project n’échappe ni aux clichés, ni aux incohérences comportementales. Il faut déjà accepter comme personnage principal un cryptozoologue (donc un scientifique spécialisé dans les espèces inconnues) qui affirme sans cesse son scepticisme, comme s’il remettait son propre métier en question. Même lorsqu’il voit des dinosaures de ses propres yeux, notre homme nie l’évidence. Son fils adolescent, mis-à-mal par le divorce de ses parents, est comme par hasard un petit génie de la vidéo qui est équipé de dizaines de caméras pilotables à distance. Pratique, pour un « found footage » ! Nous avons aussi droit à la guide autochtone qui semble en savoir plus qu’elle n’en dit et à l’associé qui veut tirer la couverture à lui. Les comportements de tout ce beau monde sont souvent bizarres, ce qui nuit à la suspension d’incrédulité des spectateurs.

Lost footage

Les dinosaures, pour leur part, sont des créations numériques globalement très réussies, leur intégration dans des plans vidéo en caméra portée les dotant d’un réalisme assez troublant. Parmi les séquences les plus mémorables, on note l’attaque des ptéranodons qui entraînent le crash de l’hélicoptère, le plésiosaure qui surgit du fleuve traversé par nos héros tel un monstre du Loch Ness africain, son combat contre un tylosaure ou encore l’assaut des dimorphodons dans la forêt. Le problème majeur de The Dinosaur Project est que la narration imposée par la formule du found footage ne parvient pas à éviter les deux pièges majeurs de la discipline. D’abord, les caméras filment comme par hasard tous les moments importants de l’histoire, adoptant la plupart du temps l’angle de vue idéal, même lorsque des personnages échangent des secrets entre eux. D’autre part, le montage minutieux de tous les points de vue (avec les inserts opportuns, les champs et contre-champs) enlève toute la portée « images volées » du film. On se retrouve donc avec un résultat hybride qui emprunte aux films amateurs ses prises de vues accidentées et au cinéma traditionnel ses techniques de montage, en un drôle de cocktail qui ne sait plus sur quel pied danser. The Dinosaur Project reste cependant très récréatif, s’amusant à varier les plaisirs autour de motifs déjà vus ailleurs. Il remportera un succès modéré en Grande-Bretagne puis dans le reste du monde.

 

© Gilles Penso


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