VOLCANO (1997)

Tommy Lee Jones et Anne Heche affrontent un gigantesque volcan qui vient d’entrer en éruption au milieu de Los Angeles !

VOLCANO

 

1997 – USA

 

Réalisé par Mick Jackson

 

Avec Tommy Lee Jones, Anne Heche, Gaby Hoffmann, Don Cheadle, Keith David, Jacqueline Kim, John Corbett, Michael Rispoli, John Carroll Lynch, Laurie Lathem

 

THEMA CATASTROPHES

Dans la course aux films de volcans, Volcano est arrivé juste après Le Pic de Dante, les sorties de ces deux longs-métrages concurrents ayant été séparées d’à peine deux mois. L’idée de celui-ci s’inspire d’une monstrueuse éruption volcanique survenue au Mexique en 1943. Mais ce fait réel n’est qu’un prétexte pour que les scénaristes Jerome Armstrong et Billy Ray se laissent aller à tous les excès dans l’espoir que les spectateurs puissent en prendre plein la vue. Tout commence par un tremblement de terre qui frappe le centre de Los Angeles. Aussitôt, Mike Roark (Tommy Lee Jones), le directeur du bureau de gestion des urgences de la ville, insiste pour venir aider à résoudre la crise, bien qu’il soit en vacances avec sa fille Kelly (Gaby Hoffmann). Le séisme semble ne pas avoir causé de dégâts majeurs, mais sept travailleurs des services publics sont retrouvés brûlés à mort dans un collecteur d’eaux pluviales au parc MacArthur. Dépêchée sur place, la sismologue Amy Barnes (Anne Heche) pense qu’un volcan est en train de se former sous la ville, à cause d’une fissure provoquée par le tremblement de terre. Bien sûr, la suite des événements va lui donner raison. Et c’est parti pour 100 minutes de destructions en cascade orchestrées par Mick Jackson, surtout connu pour avoir été le réalisateur du thriller pour midinettes Bodyguard avec Whitney Houston et Kevin Costner.

La musique d’Alan Silvestri, presque guillerette en début de métrage, devient pesante et hurlante lorsque la lave surgit du sol, comme pour traduire la monstruosité du phénomène et lui donner les allures d’un titan destructeur animé d’une vie propre. Cette symphonie soudain fantastique pourrait tout aussi bien accompagner les pas de King Kong ou de Godzilla. La bande son ne rechigne d’ailleurs pas à solliciter des rugissements de fauves pour accompagner la progression du feu. La séquence dantesque au cours de laquelle la lave se déploie inexorablement sur le bitume, engloutissant les voitures qui se trouvent sur son passage, tandis que les flammes montent vers les cieux et que des météores incandescents surgissent du sol pour frapper les bâtiments, est assurément l’un des moments forts du film. Pour que le spectacle soit total, tous les moyens sont bons : des maquettes miniatures, des coulées de lave en méthylcellulose, des pluies de cendres en papier journal, un recours massif aux effets spéciaux pyrotechniques, l’édification de nombreux décors grandeur nature en studio et le déploiement généreux d’effets numériques et d’images de synthèse.

Feu à volonté !

Tommy Lee Jones excelle dans le rôle de l’homme opiniâtre qui ne se démonte jamais et s’adapte à toutes les situations, une caractérisation qui lui colle à la peau depuis Le Fugitif. Il prend donc les choses en main, donne les ordres, mène les hommes d’une poigne de fer en aboyant des instructions que personne n’oserait contester. En filigrane, le film tente d’aborder les dilemmes d’un homme partagé entre sa responsabilité de père et la sécurisation d’une ville entière. Il est aussi question d’un passage forcé à l’âge adulte, la fille de notre héros étant contrainte de sortir plus tôt que prévu de son enfance pour s’occuper de plus petits et de plus faibles qu’elle. Mais les choses restent superficielles, parce que seul le spectacle prime dans un film comme Volcano, ce que Mick Garris et ses scénaristes assument pleinement. D’où quelques séquences de suspense inventives à défaut d’être crédibles comme celle des héros suspendus à l’échelle de pompier au-desus d’une mare de magma incandescent qui ne demande qu’à les engloutir, ou encore la course désespérée pour ne pas se faire écrabouiller par un gratte-ciel de vingt étages qui s’effondre. Nous aurions presque tendance à préférer ce rollercoaster faisant fi de toute logique à l’approche pseudo-naturaliste du Pic de Dante, même si ses péripéties insensées et son final aberrant nous laissent perplexes et parfaitement incrédules.

 

© Gilles Penso


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