AEROBIC KILLER (1987)

Les membres d’un club de fitness californien sont sauvagement assassinés par un tueur en série… Mais que fait la police ?

KILLER WORKOUT / AEROBICIDE

 

1987 – USA

 

Réalisé par David A. Priori

 

Avec Marcia Karr, David Campbell, Fritz Matthews, Ted Prior, Teresa Van der Woude, Richard Bravo, Dianne Copeland, Laurel Mock, Lynn Meighan

 

THEMA TUEURS

Des nanars comme ça, on n’en fera plus et c’est bien dommage ! En même temps, un film qui s’appelle Aerobic Killer ne pouvait s’inscrire que dans les années 80, période singulière où Jane Fonda commercialisait ses cassettes vidéo de cours de fitness et où Véronique et Davina poussaient les téléspectateurs français à s’agiter devant leur téléviseur aux accents mythiques de « Gym Tonic ». C’est David Winters, réalisateur d’un Docteur Jekyll et Mister Hyde avec Kirk Douglas et des Frénétiques avec Caroline Munro, qui initie le film. Son idée : profiter de la popularité encore vivace des slashers et du succès aux quatre coins du monde de la gymnastique rythmique. D’où Aerobicide (le premier titre envisagé) qui devient finalement Killer Workout (et donc Aerobic Killer chez nous). Winters souhaite produire le film et propose à David Prior (Sledgehammer, Killzone) de l’écrire et de le mettre en scène, sachant que le budget sera très modeste. Prior écrit donc le scénario en six jours, engage son frère Ted dans l’un des rôles principaux et tourne pendant trois semaines dans un vrai club de sport que l’équipe du film loue chaque soir après la fermeture.

Une bande originale électronique outrageusement eighties, composée par Todd Hayden et visiblement sous influence des travaux de John Carpenter, ouvre les hostilités. Valerie (Marcia Karr), une jeune mannequin, reçoit un coup de téléphone lui promettant un contrat à Paris à condition que sa peau soit bronzée. Elle part illico faire des UV et meurt brûlée dans la machine. Nous découvrons alors sa sœur jumelle Rhonda (Marcia Karr toujours), à la tête d’un club de fitness de Los Angeles. Alors que les séances de sport s’enchaînent et que la bande son se sature de mauvaises chansons électo-pop, la panique s’invite dans les lieux. Un tueur caché dans l’ombre massacre en effet les membres du club et laisse derrière lui une cohorte de cadavres sanglants. Rhonda ne sait bientôt plus où donner de la tête tandis que le taciturne inspecteur Morgan (David Campbell) mène l’enquête sans une once d’efficacité, puisque les meurtres se poursuivent sans discontinuer…

Crime Tonic

L’ambition principale d’Aerobic Killer semble être d’exhiber des jeunes femmes dans des tenues en spandex très moulantes tout en laissant la caméra s’attarder sur leur anatomie au cours des innombrables séances de gymnastique qui scandent le métrage. De temps en temps, si une scène de vestiaires le permet, quelques gros plans sur les poitrines dénudées s’intercalent aussi dans le montage. Voilà donc le rôle majeur qu’accorde le film aux personnages féminins, celui de potiches sexy aux brushings impensables. Les hommes ne sont pas beaucoup mieux lotis. On ne saurait dire d’ailleurs quel est le plus mauvais des acteurs : le flic inexpressif qui met ses mains partout sur les scènes de crime en fronçant des sourcils sévèrement, le gros bras libidineux qui traîne dans la salle de sports pour regarder les filles d’un œil concupiscant ou l’autre gros bras (blond celui-ci, puisqu’il est gentil) toujours prêt à castagner son prochain pour sauver l’honneur de ces dames. Mal filmé, mal monté, mal écrit, extrêmement mal joué, Aerobic Killer est presque un cas d’école. Pour que le film reste ridicule jusqu’au bout, l’arme de prédilection du tueur est… une épingle à nourrice ! Les amateurs de nanars sont bien sûr aux anges face à un spectacle aussi invraisemblable. Les autres en revanche ont tout intérêt à passer leur chemin…

 

© Gilles Penso


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