LE CERVEAU INFERNAL (1957)

Robby le robot est de retour dans un film qui n’a rien à voir avec Planète interdite, dont les héros sont un petit garçon surdoué et un super-ordinateur très inquiétant…

THE INVISIBLE BOY

 

1957 – USA

 

Réalisé par Herman Hoffmann

 

Avec Richard Eyer, Diane Brewster, Philip Abbott, Harold J. Stone, Robert H. Harris, Dennis McCarthy, Alexander Lockwood, John O’Malley, Gage Clarke

 

THEMA ROBOTS

Le Cerveau infernal est une curiosité dont la popularité est due principalement au fait qu’il s’agisse du second long-métrage donnant la vedette à Robby le Robot, un an après Planète interdite. La fabrication de cette légendaire créature mécanique avait tant coûté à la MGM qu’il fallait trouver un moyen de rentabiliser l’investissement. D’où cette petite fable de science-fiction mise en scène par Herman Hoffmann (qui allait par la suite se spécialiser dans la réalisation d’épisodes de séries télévisées jusqu’à la fin des années 70). Le prétexte scénaristique qui permet à Robby d’intervenir en plein vingtième siècle, alors que le film précédent se déroulait dans un lointain futur, est plutôt évasif. Un scientifique aurait en effet conçu une machine à voyager dans le temps et en aurait ramené le fameux robot. Désormais, ce dernier gît en pièces détachées dans la remise d’un laboratoire, en attendant que quelqu’un veuille bien le remettre sur pied. Mais pour l’heure, tous les scientifiques sont concentrés sur le « Super Cerveau », un impressionnant et gigantesque ordinateur conçu par le professeur Merrinoe (Philip Abbott), qui occupe à lui seul une pièce entière, avec un grand clavier, des façades pleines de lumières qui clignotent et un grand dôme qui évoque la tête de Robby.

Face à l’échec scolaire de son fils Timmie (Richard Eyer), Merrinoe le soumet à sa géniale machine pour améliorer son intelligence. Du coup, après deux heures de traitement, Timmie se mue en petit surdoué. Il répare donc Robby et demande à ce dernier de le rendre invisible en modifiant son indice de réfraction, histoire de pouvoir accumuler les blagues impunément. L’épisode de l’invisibilité étant très anecdotique, on s’étonne que le titre original repose entièrement dessus. Une fois n’est pas coutume, on trouvera le titre français plus justifié, car c’est bien d’un cerveau infernal qu’il s’agit. En effet, peu à peu avide de pouvoir et de domination, l’ordinateur fomente de terribles plans pour devenir maître du monde. Il manipule ainsi Robby, ce qui nous vaut une spectaculaire séquence d’affrontement entre le robot et l’armée, puis fait enlever Timmie, l’envoie dans l’espace, menace de le tuer et envisage même d’éradiquer toute vie humaine de la surface de la Terre.

Le garçon invisible

Le Cerveau infernal s’inscrit ainsi en précurseur du fameux Cerveau d’acier de Joseph Sargent, mais à force d’hésiter sans cesse entre deux publics (les enfants avec les farces multiples de Timmie et les adultes avec l’inquiétante révolte de la machine), il gâche un peu ses bonnes idées et déroule son intrigue hybride de manière fort erratique. Le film ne marquera donc guère les mémoires, malgré de belles séquences d’action avec Robby, des effets spéciaux inventifs et l’un des ordinateurs les plus inquiétants de l’histoire du cinéma. Pour l’anecdote, Richard Eyer incarnera l’année suivante un autre petit garçon capable de devenir invisible, en l’occurrence le fameux génie du 7ème voyage de Sinbad. Honnête succès au box-office, Le Cerveau d’acier aura permis au studio de rentrer confortablement dans ses frais. Depuis, le film d’Herman Hoffmann se retrouve souvent présenté comme un « bonus » dans certaines éditions de Planète interdite commercialisées en DVD ou en Blu-Ray.

 

© Gilles Penso


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