Une préadolescente confiée aux soins de son grand-père se lie d’amitié avec le spectre d’un félin revenu d’entre les morts…
GHOST CAT ANZU-CHAN
2024 – JAPON / FRANCE
Réalisé par Yôko Kuno et Nobuhiro Yamashita
Avec les voix de Mirai Moriyama, Noa Gotô, Munetaka Aoki, Miwako Ichikawa, Keiichi Suzuki, Jon Allen, Jonah Bromley, David Goldstein, Shingo Mizusawa
THEMA MAMMIFÈRES I FANTÔMES
Adapté d’un manga de Takashi Imashiro, (auteur de Colère Nucléaire aux éditions Akata), Anzu, chat-fantôme s’inscrit dans la tradition des films de fantômes japonais avec un bestiaire de créatures infernales auxquelles vont se trouver confrontés les amis d’Anzu, des esprits de la forêt, qui bien que téméraires, n’ont ni talent, ni don inné pour la bagarre. Notre héros et ses comparses, issus des croyances animistes auxquelles la japanimation et Miyazaki en particulier nous ont habitués (Yōkai, Mononoke, Nekomata), vont donc nous entrainer dans leur monde fantasque, tandis qu’ils seront partie prenante dans cette histoire pour épouser les émotions humaines et combattre leurs démons. Il y a aussi du Takahata dans ce film d’animation sympathiquement foutraque qui se joue en deux parties. Dans un premier temps, une pré-adolescente dont la mère est décédée est confiée aux soins de son grand-père, moine d’une petite contrée, par un père qui n’est pas sans rappeler Tetsu, celui de Kié la petite peste, film novateur du maître sorti en 1981 au Japon.
Combinant l’animation 2D et la rotoscopie, le film nous entraîne dans la résilience de l’enfant qui finira par apprivoiser ce chat revenant, mal léché et très drôle, qui s’avère être un vrai protecteur et un monstre de tendresse. Anzu s’est adapté à son environnement après avoir été simplement le chat domestique du temple (un « bakeneko » selon le folklore japonais). Après sa mort, il est devenu un véritable homme-chat à tout faire qui s’est donné pour mission de prendre soin de la fillette et de lui rendre le sourire. C’est ainsi qu’il va affronter à la courte-paille le dieu de la misère et de la tristesse, prêt à s’abattre sur elle, et à qui Anzu demande de l’épargner et de l’aider à retrouver sa mère hors du monde des vivants, en échange de quoi il l’aidera à trouver une meilleure mission. C’est ici que le film bascule dans une seconde partie qui se déroule aux enfers (dont on sort aussi étrangement qu’on y est entrés).
Créatures infernales
Ici, donc, pas de grandes réflexions métaphysiques sur la vie dans l’au-delà, si ce n’est que les vivants sont bel et bien sur terre pour profiter de leur vie éphémère. Le film vaut beaucoup par les échanges chat-fille et père-fille et par ses drôleries inventives qui fusent parmi des dessins à la mesure des grands auteurs japonais. À noter, fait rare, que le film est une coproduction franco-japonaise entre le célèbre studio Shin Ei-Animation (Doræmon, Panda Petit Panda) qui a vu débuter Miyazaki et Takahata, et Miyu Productions, société qui s’est distinguée dans les festivals internationaux avec son film franco-italien Linda veut du poulet (Cristal du long-métrage 2023 à Annecy et César du meilleur film d’animation 2024). Il est co-réalisé par la mangaka Yôko Kuno, talentueuse directrice de l’animation en rotoscopie, et Nobuhiro Yamashita, célèbre au Japon pour ses films en prise de vues réelles, qui signe ici son premier film d’animation.
© Quélou
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