DRAGONS (2010)

Le fils du chef d’un village viking, dont la vie est rythmée par les combats contre les monstres cracheurs de feu, se lie d’amitié avec un dragon…

HOW TO TRAIN A DRAGON

 

2010 – USA

 

Réalisé par Chris Sanders et Dean DeBlois

 

Avec les voix de Jay Baruchel, Gerard Butler, Craig Ferguson, America Ferrera, Jonah Hill, Christopher Mintz-Plasse, T.J. Miller, Kristen Wiig, Robin Atkin Downes

 

THEMA DRAGONS I HEROIC FANTASY I SAGA DRAGONS

Après le succès de Nos voisins, les hommes en 2006, le studio DreamWorks laisse carte blanche à la productrice Bonnie Arnold pour le futur projet qu’elle souhaite chapeauter. Or celle-ci a le coup de cœur depuis quelques années pour le roman Comment dresser votre dragon de Cressida Cowell. Le projet s’enclenche donc dans la foulée, passant par de nombreuses sessions d’écriture afin de définir la tonalité adéquate. Le script définitif sera finalement très éloigné du livre, dont il reprendra le titre et le cadre tout en réinventant la majorité des péripéties. La mise en scène est confiée à Chris Sanders et Dean DeBlois, les duettistes à la tête de Lilo & Stitch. Plusieurs points communs rapprochent d’ailleurs les deux films, notamment le lien fusionnel et presque irrationnel qui se noue entre une créature monstrueuse et un jeune protagoniste marginal. Désireux d’offrir à Dragons une patine bien particulière, inspirée des films en prises de vues réelles, Sanders et DeBlois proposent au directeur de la photographie Roger Deakins (Barton Fink, Les Évadés, Fargo, Le Village) d’être leur consultant visuel. L’esthétique du film lui devra beaucoup. Parallèlement, les coréalisateurs incitent les comédiens prêtant leurs voix aux personnages à improviser chaque fois qu’ils en ont l’occasion, pour obtenir l’interprétation la plus spontanée possible.

Nous sommes dans le village viking de Beurk, dont quotidien est rythmé par les attaques de dragons de toutes sortes, qui se distinguent par leurs morphologies variées et leurs noms exotiques : Vipère, Hideux Braguettaure, Cauchemar Monstrueux, Terreur Terrible, Gronk, Mille Tonnerres, Tronçonnator, Ébouillanteur, Aile de la mort, Écrevasse, Murmure mortel, Charogneur, Furie nocturne… Harold (Hiccup en V.O.), le fils du chef du village, rêve de faire ses preuves et de s’intégrer en tuant lui-même l’une de ces créatures incandescentes. Mais il est trop chétif et trop maladroit. Chaque fois qu’il met le nez dehors, c’est pour provoquer une catastrophe. « Tu es bien des choses, Harold, mais certainement pas un tueur de dragons », lui assène son père, un brin excédé. Mais comment faire pour s’intégrer parmi les siens, pour ne pas être l’éternel paria qu’il faut baby-sitter ? Un soir, Harold s’empare d’une arme et tente de tirer sur un dragon. Persuadé qu’il a réussi son coup, il part dans les bois à la recherche de sa victime… et finit par la trouver. Mais au moment où il s’apprête à achever la grande bête blessée, il s’en révèle incapable. Dès lors, un lien singulier se noue entre lui et la créature.

Flammes, je vous aime

L’animation de Dragons se distingue par son dynamisme et son ampleur, s’affranchissant du style cartoonesque des autres productions DreamWorks pour s’aventurer dans un univers de fantasy, sans se départir pour autant de bonhommie et surtout d’humour. La comédie passe par les situations mais aussi les dialogues, souvent brillants, qui permettent de caractériser les personnages en quelques répliques bien senties. Mais derrière le rire affleure bien vite le vrai propos du film : un récit d’apprentissage couplé d’une parabole contre les dogmes et les croyances infondées. Lorsque Harold et le dragon Krokmou s’apprivoisent, c’est l’intolérance qui, peu à peu, perd du terrain. Le design de la bête est surprenant, dans la mesure où il s’éloigne des attributs reptiliens traditionnels pour chercher son inspiration à la fois dans le monde aquatique (une tête arrondie sans museau, de grands yeux, des écailles, des pattes palmées) et chez les félins (notamment les chats et les léopards). Difficile également de ne pas penser à Stitch – chassez le naturel et il revient au galop ! Rythmé par des séquences de vol incroyablement immersives (nous sommes très proches des scènes aériennes d’Avatar), Dragons s’achemine vers un climax vertigineux. Particulièrement inspiré, le compositeur John Powell concocte à l’occasion une bande originale flamboyante, mêlant l’orchestre symphonique et les instruments ethniques. Énorme succès en salles, Dragons engendrera plusieurs séquelles et un remake « live ».

 

© Gilles Penso

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