UNLUCKY CHARMS (2013)

Au cours d’une émission de télé-réalité visant à sélectionner l’égérie d’une marque de lingerie, d’étranges créatures légendaires surgissent…

UNLUCKY CHARMS

 

2013 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Tiffany Thornton, Seth Peterson, Charlie O’Connell, Jeryl Prescott, Nathan Philips, Nikki Leigh, Alex Rose Wiesel, Masuimi Max, Peter Badalamenti, Ben Woolf

 

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA CHARLES BAND

Visiblement motivé par le succès de la saga Leprechaun, avec Warwick Davis dans la peau d’un lutin serial-killer, Charles Band commence à développer en 2011 le projet du long-métrage Unlucky Charms. Son concept consiste à mélanger deux idées qui, à priori, n’ont rien à voir ensemble : les exactions de créatures issues du folklore féerique irlandais d’un côté, et un pastiche des émissions de télé-réalité de l’autre (notamment le show America’s Next Top Model). Le fruit de ce cocktail étrange est un scénario écrit par August White puis retravaillé par Kent Roudebush. Le prologue d’Unlucky Charms, empreint d’une étrange poésie, tranche radicalement avec ce que nous connaissons de l’univers habituel des productions Full Moon. Des petites filles jouent à la balançoire, au ralenti, dans une atmosphère feutrée onirique, nimbée d’une musique envoûtante aux accents folkloriques celtes. Un lutin observe la scène avec mélancolie, dissertant intérieurement sur l’innocence perdue, tandis qu’une fillette solitaire, assise seule sur un banc, lui adresse un sourire triste. Voilà qui est intriguant. Mais la suite du métrage change brutalement de ton pour retrouver tous les ingrédients favoris du cinéma de série B façon Charles Band : des jolies filles en sous-vêtements, de la sorcellerie et des petits monstres.

Nous sommes à Los Angeles, dans le décor certes très photogénique d’un grand château gothique, mais face à une situation d’une grande trivialité. Cinq jeunes femmes s’y disputent la chance de devenir l’égérie d’une nouvelle ligne de lingerie haut de gamme. Il y a là Darla (Alex Rose Wiesel), Sheila (Nikki Leigh), Mika (Masuimi Max), Erin (Anna Sophia Berglund) et Audrey (Tiffany Thornton). Dans le cadre de cette émission de télé-réalité orchestrée par la diva de la mode DeeDee DeVille (Jeryl Prescott), aux côtés du juge Pirl (Seth Peterson) et du producteur Baxter Randolph (Charlie O’Connell), la compétition devient féroce et chacune sort ses griffes. Mais lorsqu’elles commencent à disparaître une à une, les concurrentes se rendent vite compte qu’elles se battent pour leur vie. En effet, quatre créatures mythiques ont été invoquées par le biais d’un maléfice ancestral et surgissent dans le château à tour de rôle pour aspirer leur fluide vital…

Lutin mélancolique et cyclope lubrique

Sélectionnées moins pour leurs capacités d’actrices que pour leur côte de popularité sur les réseaux sociaux (et pour l’impudeur de certaines d’entre elles, disposées à jouer certaines séquences topless), celles qui jouent les cinq candidates de cette fausse télé-réalité s’en sortent plutôt bien dans leurs rôles de farouches concurrentes. Face à elles, Seth Peterson excelle en juge pédant et hautain (avec ses faux airs de Jim Carrey), tout comme Jeryl Prescott en diva de la mode sophistiquée et tirée à quatre épingles. Charlie O’Connell s’avère beaucoup moins convainquant en producteur playboy, comme s’il visitait le plateau de tournage en dilettante. L’acteur – héros récurrent de la série Sliders aux côtés de son frère Jerry – est pourtant familier du monde de la téléréalité, puisqu’il présenta The Bachelor en 2007. Les petites créatures censées égayer ce scénario bancal peinent aussi à nous convaincre. Le lutin rouge philosophe Farr Darrig (Nathan Phillips), le cyclope lubrique Bloody Bones (Peter Badalamenti), le goblin au nez crochu Pookah (Ben Woolf) et la Banshee hurlante aux crocs proéminents (Katrina Kemp) souffrent de designs discutables, de maquillages évasifs (aux allures de masques de carnaval pour la plupart) et de rôles mal définis. Car le film ne cesse de zapper d’une idée à l’autre sans les exploiter correctement. La parodie des émissions de télé-réalité, le pacte diabolique à la Dorian Gray et les petits monstres légendaires s’entrechoquent donc mollement au fil d’une intrigue bien peu palpitante.

 

© Gilles Penso

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