VOODOO ACADEMY (2000)

Derrière ses apparences respectables et prestigieuses, une école catholique pour garçons cache de bien étranges activités…

VOODOO ACADEMY

 

2000 – USA

 

Réalisé par David DeCoteau

 

Avec Debra Mayer, Riley Smith, Chad Burris, Kevin Calisher, Huntley Ritter, Ben Indra, Drew Fuller, Travis Sher, Rhett Wilkins

 

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA CHARLES BAND

Voodoo Academy est l’un des films les plus ouvertement homo-érotiques de David DeCoteau, qui n’a jamais caché ses penchants en ce domaine, même si la plupart de ses – très nombreux – longs-métrages se contentent de tourner timidement autour du sujet sans l’aborder frontalement. Le prologue donne immédiatement le ton, sans détour. Un jeune homme s’y dévêt et commence à se caresser langoureusement le torse. Puis un jeune prêtre intervient, l’attache, lui verse de l’huile sur le corps et commence à le frictionner. Nous voilà prévenus ! Le générique enchaîne ensuite les gros plans successifs de sept beaux gosses ténébreux qui regardent droit dans la caméra, engoncés dans leur joli costume propret de premiers de la classe, le cheveu bien peigné et les yeux perçants. Car à l’exception de Debra Mayer, habituée des productions Full Moon (Blood Dolls, Prison of the Dead, Stitches, Hell Asylum, Cryptz, La Maison du docteur Moreau, Decadent Evil), le casting du film est exclusivement masculin. Et les jeunes acteurs ont de toute évidence été sélectionnés en priorité pour leur apparence, leur anatomie et leur physionomie. DeCoteau a souvent affirmé que Voodoo Academy était « son bébé », autrement dit son film le plus personnel conçu sous l’égide de Full Moon. On comprend pourquoi.

Le jeune Christopher (Riley Smith, vu dans Alien Arsenal) vient de s’inscrire au prestigieux Carmichael Bible College, dirigé par Mme Bouvier (Debra Mayer), une femme avenante dont le défunt époux était un scientifique étudiant la poudre permettant de ramener les zombies à la vie. Cette information, lâchée furtivement au détour d’une conversation, va s’avérer décisive. L’établissement est précédé d’une excellente réputation et n’accepte qu’une demi-douzaine d’étudiants à la fois. Christopher fait ainsi la connaissance de ses cinq camarades et assiste avec eux à son premier cours. « Ici, vous allez apprendre une nouvelle manière de vivre et de penser », leur promet leur enseignant, le charismatique révérend Carmichael (Chad Burris). Dans le cadre de son enseignement, ce dernier utilise un confessionnal d’un tout nouveau genre, connecté à une technologie électromagnétique d’avant-garde supposée éliminer tous les péchés et toutes les idées impures. L’ambiance dans l’école finit par devenir très étrange. Après plusieurs disparitions inexpliquées, Christopher mène l’enquête et découvre que Mme Bouvier et le révérend Carmichael nourrissent des intentions bien peu catholiques à l’égard des jeunes hommes de leur école…

Boys Band

Les acteurs sont plutôt convaincants, mais le film se résume principalement à de longues scènes de dialogues en plan fixe, ce qui finit par émousser naturellement l’intérêt des spectateurs. On s’amuse alors à énumérer le nombre de fois où DeCoteau érotise ses protagonistes : ils pratiquent le sport torse-nu, s’exhibent en débardeur moulant, prennent leur bain en admirant leurs torses respectifs, se caressent longuement en dormant, se déshabillent dans le confessionnal et s’auto-excitent sous les ordres du révérend… Le fin mot de l’histoire ? La transformation des étudiants en poupées vaudou par la sataniste Madame Bouvier, via un rituel démoniaque. Non seulement l’idée est incongrue mais le rendu visuel (la tête des acteurs incrustée sur le corps des petites figurines) est involontairement risible. Le producteur Charles Band peut ainsi s’adonner lui-même à son propre fétichisme, celui des petits monstres et des poupées. Pour autant, il ne semble pas pleinement assumer ce film, qui ne s’accompagne pas du logo habituel de la compagnie Full Moon. Voodoo Academy aura d’ailleurs beaucoup de mal à se vendre, la plupart des vidéoclubs répugnant à exploiter une œuvre aussi ouvertement gay. Ce n’est qu’au moment de sa distribution conjointe dans une version tronquée (en VHS) et dans son montage intégral (disponible en DVD sur le marché international) que le film connaîtra enfin un modeste succès, incitant DeCoteau à en réaliser une suite en 2012.

 

© Gilles Penso

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