

Réfugiés sur une île d’Amérique du Sud, des nazis nostalgiques maintiennent en vie la tête d’Hitler pour pouvoir dominer le monde !
THE MADMEN OF MANDORAS / THEY SAVED HITLER’S BRAIN
1963 – USA
Réalisé par David Bradley
Avec Audrey Caire, Walter Stocker, Carlos Rivas, John Hollans, Marshall Reed, Scott Peters, Keith Dahle, Dani Lynn, Nestor Pauva, Pedro Regas, Bill Freed
THEMA MÉDECINE EN FOLIE
En 1963, le réalisateur David Bradley commet The Madmen of Mandoras (« Les fous de Mandoras »), un film d’espionnage et de science-fiction au concept invraisemblable dans lequel des néo-nazis réfugiés en Amérique du Sud tentent de ressusciter Adolf Hitler par le biais d’expériences dignes des plus fous des savants de l’histoire du cinéma fantastique. Cinq ans plus tard, le film est rallongé avec de nouvelles séquences pour pouvoir être diffusé à la télévision américaine sous le titre qui deviendra son appellation officielle : They Saved Hitler’s Brain (« Ils ont sauvegardé le cerveau d’Hitler »). Ce remontage ajoute une couche d’extravagance puisque des personnages habillés et coiffés à la mode du tout début des sixties (costumes ajustés et robes cintrées, brushings pour les dames, cheveux courts et feutres mous pour les hommes) y côtoient d’autres qui adoptent le look typique de la fin de la décennie (mini-jupe et cheveux longs d’un côté, grosse moustache et coupe à la Mireille Mathieu de l’autre !). Déjà bien barré, le film saupoudre ainsi son postulat délirant d’anachronismes qui le transportent carrément dans une autre dimension. Résultat : On a volé le cerveau d’Hitler est un nanar de compétition devenu évidemment objet de culte auprès de tous les amateurs de pellicules « autres ».


Le film commence sur des chapeaux de roue. Le professeur Bernard, chercheur pour le gouvernement qui expérimentait un antidote dans le but de contrer les effets du redoutable gaz G, meurt dans l’explosion de sa voiture. Or l’attentat semble être un complot organisé en haut lieu. Mais un autre savant, le professeur Coleman, connaît lui aussi l’antidote. Dès que la nouvelle se propage, sa fille Suzanne est kidnappée. Kathy, la sœur de la jeune femme, et Phil, son beau-frère, mènent l’enquête et se retrouvent avec un cadavre sur les bras. Leurs investigations les mènent jusqu’au Mandoras, en Amérique du Sud, où d’anciens nazis liés au gouvernement fomentent dans l’ombre quelque complot maléfique et préparent la domination du monde grâce à une arme chimique imparable : le fameux gaz G. Nous apprenons alors qu’Hitler a survécu à la guerre et que des médecins du troisième Reich se sont activés dans son bunker pour le maintenir en vie coûte que coûte…
La Führer de vivre
Parfaitement inutiles, les séquences additionnelles occupent la première partie du film. Nous y faisons la connaissance de Vic Gilbert et Tony Gordon, deux agents du gouvernement qui sont chargés d’enquêter sur la mort du professeur Bernard puis disparaissent de l’intrigue. La mise en forme très sommaire, les décors banals, les dialogues sans intérêt et les looks post-68 de ces deux personnages font tâche avec le reste du film. Non pas que la suite soit palpitante et riche en « production value » (le budget est tellement faible que la musique est empruntée à The Devil’s Hand et les cascades automobiles à Thunder Road), mais l’on se perd en conjectures sur l’intérêt s’avoir ajouté artificiellement ces presque 20 minutes de bla bla en début de métrage. Mêlant les codes du cinéma d’espionnage avec ceux du film noir, On a sauvé le cerveau d’Hitler bascule pleinement dans la science-fiction débridée lorsqu’apparaît un appareil radio surmonté d’une grande svastika sous laquelle se tient un cylindre transparent dans lequel flotte la tête d’un Adolf Hitler hagard. Celui-ci, qui se contente d’écarquiller les yeux et d’aboyer quelques phrases en allemand, est un élément comique involontaire tellement aberrant qu’il sera maintes fois cité et parodié par la suite, du Saturday Night Live aux Simpsons en passant par Futurama et même Sabrina l’apprentie-sorcière.
© Gilles Penso
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