Dix ans après La Planète des singes, Franklin J. Schaffner met à nouveau en scène avec un réalisme troublant une histoire de science-fiction reposant pourtant sur un argument hautement fantaisiste. Il prouve une fois de plus à quel point il sait être à son aise dans ce genre d’exercice de style, se rapprochant ici des premières œuvres de Peter Hyams (c’est d’ailleurs la même compagnie de production britannique, ITC, qui produisit l’excellent Capricorn One l’année précédente). Dans le cas présent, c’est Ira Levin (« Un bébé pour Rosemary ») qui écrivit en 1976 le roman à la base du scénario. Le sinistre docteur Josef Mengele (Gregory Peck) s’est réfugié au Paraguay où il poursuit des expériences commencées pendant la seconde guerre mondiale, à l’époque où il était surnommé « l’ange de la mort ». Son portrait, tel qu’il est énoncé dans le film, fait froid dans le dos : « C’était le médecin en chef d’Auschwitz, qui tua deux millions et demi de personnes, fit des expériences sur des enfants, juifs et non juifs, utilisant principalement des jumeaux, injectant des teintures bleues dans leurs yeux pour les transformer en aryens acceptables, amputant des membres et des organes par milliers sans anesthésie… »