PRIMEVAL (2007)

Un producteur de télévision et son caméraman s’enfoncent dans la jungle africaine à la recherche d’un redoutable crocodile mangeur d’hommes…

PRIMEVAL

 

2007 – USA

 

Réalisé par Michael Katleman

 

Avec Dominic Purcell, Orlando Jones, Brooke Langton, Jurgen Prochnow, Gideon Emery, Dumisani Mbebe, Gabriel Malema, Patrick Lyster, Linda Mpondo

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES

Lorsque Primeval sort en 2007, les crocodiles tueurs semblent être les nouvelles stars des écrans. Entre les très efficace Solitaire et Black Water, le dispensable Lake Placid 2 et les ultra-cheaps Croc et Supercroc, les sauriens aux grandes dents ne manquent pas cette année-là. Malgré son titre, Primeval n’a donc aucun lien avec la série britannique homonyme diffusée la même année sur ITV mais nous propose lui aussi un croco qui a les crocs. Le scénario s’inspire librement d’une histoire vraie : celle de Gustave (ainsi nommé par l’herpétologue Patrice Faye), un redoutable crocodile du Nil de plus de six mètres de long et de près d’une tonne, accusé d’avoir tué des centaines de personnes en Afrique de l’est. Réalisé par Michael Katleman, dont c’est le tout premier long métrage après une carrière bien remplie à la télévision, le film est écrit par John Brancato et Michael Ferris, duo à l’origine de thrillers et de films d’action et de suspense à la qualité très variable comme The Game, Traque sur Internet, Terminator 3 ou Catwoman. À la croisée des genres, Primeval est un film de monstre croisé avec un thriller politique. Le projet ne manque pas d’ambition mais aura toutes les peines du monde à convaincre le public. Accablé par une salve de critiques négatives, le film sera un flop au box-office mondial.

Primeval s’intéresse à une équipe de reporters américains menée par le producteur Tim Manfrey (Dominic Purcell) et le caméraman Steven Johnson (Orlando Jones). Alertés par la présence du vorace Gustave et par ses méfaits aux confins de la jungle africaine, ils décident de partir à sa recherche. Leur mission : filmer la terrifiante créature et, si possible, la capturer vivante. Mais très vite, ce qui devait être un simple reportage se transforme en cauchemar. Sur place, ils découvrent un pays ravagé par la guerre civile, à la frontière du Burundi et du Rwanda, où la violence des hommes rivalise avec celle de la nature. Quant à Gustave, habitué au goût de la chair humaine, c’est un prédateur incroyablement rusé et dangereux. Comme si cela ne suffisait pas, un dictateur local qui se fait appeler Little Gustave (Dumisani Mbebe) fait régner sa propre terreur. Traqués à la fois par l’animal et par des miliciens sans pitié, Tim et son équipe vont vite réaliser que leur mission n’a rien d’une partie de plaisir…

Le croco a les crocs

Primeval tire parti de superbes extérieurs naturels captés en Afrique et se distingue par un contexte politique qui lui donne une autre dimension que les simples péripéties d’un « monster movie » classique. On ne se contente donc pas ici de fuir une bête sanguinaire : la violence humaine, bien réelle celle-là, rôde aussi hors-champ. Quelques images choc restent en mémoire après le visionnage du film, comme cette séquence glaçante où le crocodile engloutit un enfant dans la rivière. Michael Katleman nous offre une poignée de scènes de suspense et d’action réussies, notamment la poursuite haletante d’Orlando Jones dans les hautes herbes ou le climax très tendu dans une voiture embourbée. Les apparitions du croco sont souvent impressionnantes, mises en scène avec efficacité et brutalité. Bref, le bilan est plutôt positif de ce côté-là. Mais le film pèche sérieusement du côté de ses personnages, tous très stéréotypés. Jurgen Prochnow campe une espèce d’Achab moderne hanté par la mort de son épouse, Brooke Langton joue la belle journaliste qui n’a pas froid aux yeux, Purcell endosse le rôle du héros taciturne et Orlando Jones assure la touche d’humour sous la défroque du cameraman rigolo. Difficile de s’attacher à ces « clichés sur pattes », d’autant que la direction d’acteurs reste évasive et que les dialogues peinent à convaincre. Primeval pèche donc par manque de finesse, même s’il faut lui reconnaître son efficacité indiscutable.

 

© Gilles Penso

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