THE DARK KNIGHT RISES (2012)

Christopher Nolan clôt sa trilogie Batman avec emphase, offrant le rôle du super-vilain Bane au monumental Tom Hardy

THE DARK KNIGHT RISES

2012 – USA

Réalisé par Christopher Nolan

Avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hataway, Gary Oldman, Morgan Freeman, Marion Cotillard, Michael Caine 

THEMA SUPER-HEROS I SAGA BATMAN I DC COMICS

Huit ans se sont écoulés depuis les événements marquants survenus dans The Dark Knight. La criminalité étant retombée au sein de Gotham City, Bruce Wayne a raccroché depuis longtemps la cape de Batman et vis reclus dans son manoir, loin des mondanités qui se perpétuent sous les bons auspices du fidèle Alfred. Mais lorsque Bane, un redoutable mercenaire au visage masqué, décide de semer le chaos dans la ville, l’homme chauve-souris doit reprendre du service. Hélas, on ne redevient pas un héros aussi facilement, surtout face à un adversaire de cette trempe… La trilogie consacrée à Batman, telle que Christopher Nolan l’a conçue, frappe à la fois par le minutieux travail de cohérence qui assure la continuité de chacun de ses épisodes, mais aussi par la volonté d’en élargir progressivement la portée au fur et à mesure que se développe la saga. Si Batman Begins narrait avant tout une quête personnelle,  The Dark Knight était un thriller de grande envergure. The Dark Knight Rises, pour sa part, prend une dimension épique qui le transforme sans crier gare en fresque guerrière digne des plus grands chefs d’œuvres du genre, tel que ce dernier fut redéfini par des cinéastes comme Ridley Scott, Mel Gibson ou Steven Spielberg.

Depuis le début des années 2000, les superproductions consacrées aux super-héros avaient généralement un travers commun : quand une cité entière était menacée, quelques dizaines de figurants à peine représentaient l’humanité en danger (les climax d’Iron Man,  L’Incroyable HulkThor ou même d’Avengers en témoignent). Rien de tel ici. Chaque quartier de Gotham City (relecture à peine altérée d’un New York contemporain) exhale l’âme des citoyens qui l’habitent. Chaque rue, chaque bâtiment grouille de vie. Et lorsque la ville s’embrase, coupée soudain du monde comme le Manhattan futuriste de New York 1997, la panique qui en découle n’a rien d’une abstraction. Le miracle de The Dark Knight Rises réside justement dans cette capacité de bâtir une tragédie à grande échelle tout en laissant s’exprimer le drame personnel de chacun de ses acteurs majeurs.

Adieu au Chevalier Noir

C’est dans un climat de guerre civile que Batman tente maladroitement de retrouver son aura, écrasé par un super-vilain dont le look impressionnant nous ramène à l’imagerie fétichiste de Mad Max 2. Entre les alliés et les ennemis du héros meurtri, un personnage ambigu fait son apparition, sous les traits félins d’Anne Hataway qui, sans parvenir à nous faire oublier la présence magnétique de Michelle Pfeiffer dans Batman le défi, nous offre une Catwoman délectable. Emotions exacerbées, suspense ébouriffant, action à couper le souffle sont au menu de cet ultime opus dont les 2h45 semblent passer en un éclair. Avec un style et un regard qui n’appartiennent qu’à lui, Christopher Nolan prouve une fois de plus que le cahier des charges contraignant d’un blockbuster de studio peut parfois s’accorder avec la vision personnelle et sans concession d’un auteur. Nolan fait ici de magnifiques adieux au Chevalier Noir, même si les portes narratives qui s’ouvrent à la fin de The Dark Knight Rises laissent imaginer tout un réseau de séquelles possibles.

© Gilles Penso

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