LA RIPOSTE DE L’HOMME ARAIGNEE (1978)

Tout aussi navrant que son prédécesseur, ce second Spider-Man des années 70 est le remontage des deux premiers épisodes d'une série aujourd'hui tombée dans l'oubli

SPIDER-MAN STRIKES BACK

1978 – USA

Réalisé par Ron Satlof

Avec Nicholas Hammond, Michael Pataki, Robert F. Simon, Chip Fields, Joanna Cameron

THEMA SUPER-HEROS I ARAIGNÉES I SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

Malgré sa médiocrité spectaculaire, le téléfilm L’Homme-Araignée, pilote d’une série tombée dans l’oubli, connut un certain succès lors de sa sortie européenne dans les salles de cinéma, probablement parce que le super-héros rouge et bleu était à l’époque le chouchou des jeunes spectateurs du vieux continent bercés par le dessin animé des années 60 (diffusé en France en 1977) et par le magazine français Strange qui traduisait ses aventures. D’où l’idée d’en bricoler une séquelle en assemblant les deux premiers épisodes de la première saison : « The Deadly Dust » 1ère et 2ème partie. Au cours du prologue, notre fier justicier sauve une fille décidée à se jeter du haut d’un immeuble après une déception amoureuse. La panoplie du super-héros est toujours aussi peu seyante (elle plisse de partout, les coutures sont apparentes) et les gesticulations de son interprète n’ont rien perdu de leur aspect risible (le malheureux, apparemment aveugle sous le masque rouge, bondit sur les toits comme un cabri et se déplace avec les mimiques d’un enfant qui jouerait à colin-maillard !). Son alter-ego Peter Parker, avec ses pantalons patte d’eph et sa coupe de cheveux seventies, n’est pas beaucoup plus crédible, d’autant que son interprète Nicholas Hammond est à peu près aussi charismatique qu’un cendrier en rotin.

Photographe pour un Monsieur Jameson aux allures de Pierre Bellemare et éternel étudiant en sciences, il s’offusque lorsque l’un de ses professeurs déclare que l’université a fait l’acquisition de plutonium pour se livrer à des expériences. Peter entrevoit le danger, et il a bien raison, car trois de ses camarades décident de voler ce plutonium pour fabriquer une bombe. Son sixième sens s’active aussitôt. Ses yeux deviennent lumineux et des visions en infrarouge lui permettent de prévoir le futur proche. Les scénaristes semblent aussi peu concernés que les comédiens, malgré l’ébauche d’un dialogue intéressant entre Peter Parker et la belle journaliste Gail Hoffman au sujet de la responsabilité engendrée par les super-pouvoirs, de la double-identité et des mensonges qu’elle implique. Crédité au générique comme consultant, Stan Lee a probablement mis son grain de sel dans la séquence en question. Le reste du temps, le génial auteur semble s’être totalement désintéressé du projet.

Des scènes de combat laborieuses

Le spectateur assiste alors médusé à des scènes de combats laborieuses, l’une sur un toit, l’autre dans un décor de western. Tous les coups sont portés à côté, le montage abuse de jump-cuts pour dynamiser les actions, les sauts sont filmés à l’envers, l’un des méchants se prend pour Bruce Lee… Quant au grand super-vilain, il vit dans une luxueuse résidence emplie de filles en bikini, s’habille en blanc, arbore des cheveux blancs, et s’appelle… Mister White ! Le film s’achève sur un climax mixant des cascades de foire et des trucages optiques horribles dans lequel Spidey s’accroche à un hélicoptère pour éviter une explosion nucléaire en plein New York ! Le super-héros continuera ses piètres exploits télévisés sur CBS, avant que la compagnie Toei n’en fasse la vedette d’une série improbable l’opposant à une belle brochette de monstres en caoutchouc !

© Gilles Penso

Partagez cet article