MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LE COMMENCEMENT (2006)

Après le remake, voici la prequel… Une recette qui commence sérieusement à sentir le réchauffé

THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE : THE BEGINNING

2006 – USA

Réalisé par Réalisateur

Avec Jordana Brewster, Taylor Handley, Dira Baird, Matthew Bomer, R. Lee Ermey, Andrew Bryniarski

THEMA TUEURS I CANNIBALES I SAGA MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE

Le classique de Tobe Hooper ayant déjà été exploité jusqu’à la trogne sous forme de séquelles et de remakes successifs, il restait encore une alternative propre à en tirer quelques substantiels bénéfices supplémentaires : la préquelle. Après tout, Batman, James Bond, Dark Vador et même Hannibal Lecter ont connu les joies d’un film rétroactif narrant leurs premiers exploits. Pourquoi pas Leatherface, le célèbre cannibale au masque de chair et au bras prolongé d’une tronçonneuse rugissante ? L’idée n’était pas plus mauvaise qu’une autre, et les premières séquences du film laissent planer quelques espoirs.

Nous sommes en 1969, et la jeunesse américaine est principalement préoccupée par la guerre du Vietnam. Tout juste revenu du front, Eric (Matthew Bomer) décide d’y retourner afin de veiller sur son jeune frère Dean (Taylor Handley), qui vient d’être appelé pour aller guerroyer dans les rizières. Avant la date fatidique, Eric et Dean font une virée au Texas avec leurs petites amies respectives, Chrissie (Jordana Bewtsre) et Bailey (Diora Baird), histoire de passer un peu de bon temps. Mais sur la route, ils sont agressés par un motard, et la course-poursuite vire au carambolage. Tel la cavalerie, le shérif Hoyt (R. Lee Ermey) débarque soudain pour mettre un peu d’ordre dans le chaos. Mais Hoyt n’est pas un policier. Il n’en a que l’uniforme et le véhicule, volés au vrai shérif du coin qui mange désormais le pissenlit par la racine. Psychopathe comme tous les membres de sa famille, il s’apprête à livrer les jeunes accidentés aux appétits anthropophages des siens. Seule Chrissie, éjectée du véhicule au moment de la collision, semble désormais capable de sauver ses amis…

Le remake du remake…

Dès lors, Massacre à la Tronçonneuse : le Commencement se contente, à peu de choses près, d’être le remake du Massacre à la Tronçonneuse de 2003, lui-même remake du chef d’œuvre de 1974. A ce jeu des poupées russes, on perd vite son latin, et l’on comprend mal l’intérêt de l’exercice, au-delà de son potentiel commercial. Certes, le film est efficace, les moments de suspense franchement stressants, les massacres volontiers sanglants (nous sommes bien plus proches ici de Saw et Hostel que de Tobe Hooper, et une quinzaine de scènes nécessitèrent des coupes franches pour éviter l’interdiction aux moins de 17 ans aux Etats-Unis), mais l’ensemble demeure désespérément dénué de surprise. Chaque scène, chaque personnage, chaque dialogue semble calqué sur le métrage de Marcus Nispel, et l’aspect « prequel » lui-même est terriblement sous-exploité. Il aurait été intéressant de découvrir ce qui a poussé Thomas Hewitt à recouvrir pour la première fois son visage de masques de chair, et pourquoi il utilise une tronçonneuse pour commettre ses meurtres. Mais les explications dont nous devons nous contenter sont vagues et surtout expédiées en trois secondes et demi. Jonathan Liebesman ne nous avait guère convaincu avec Nuits de Terreur. Il confirme hélas la faible latitude de son talent, à moins que la pression du studio et les exigences pécuniaires de la franchise n’aient joué en sa défaveur.

 

© Gilles Penso

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