SPIDERS 3D (2013)

Des araignées mutantes et géantes grouillent dans les couloirs du métro puis sèment la panique en pleine ville

SPIDERS 3D

2013 – USA

Réalisé par Tibor Takacs

Avec Patrick Muldoon, Christa Campbell, William Hope, Shelly Varod, Christian Contreras, Jon Mack, Atanas Srebrev 

THEMA ARAIGNEES

L’histoire d’amour qui lie Tibor Takacs aux monstres n’est plus à prouver, et l’on ne finirait plus de citer tous les films que ce cinéaste prolifique consacra aux démons miniatures, aux robots tueurs, aux envahisseurs extraterrestres, aux rats agressifs, aux hommes-insectes, aux pieuvres monstrueuses ou aux serpents surdimensionnés. Les araignées géantes figuraient déjà à son tableau de chasse, via le dispensable Ice Spiders, mais il faut croire que les arthropodes titillent notre homme, puisqu’il les retrouve à l’occasion de ce Spiders aux ambitions revues à la hausse. Autre point commun entre les deux films : le comédien Patrick Muldoon, qui campait dans Ice Spiders un ancien champion de ski et incarne ici l’un des responsables du trafic des métros new-yorkais, aux premières loges du drame qui couve. Car des araignées mutantes confinées dans une station spatiale en orbite autour de la Terre s’écrasent bientôtt sur le plancher des vaches… Ou plutôt sous le plancher des vaches, puisqu’elles errent parmi les débris de leur station déchue dans les souterrains du métro. L’alerte est donnée par les hordes de rats qui, soudain, fuient les tunnels au beau milieu des usagers terrifiés. Les bestioles qui donnent leur titre au film mesurent d’abord la taille d’un chien, puis atteignent celle d’un cheval, avant que ne se révèle une reine mère grande comme King Kong, monstre principal d’un climax mouvementé lui donnant généreusement la vedette.

Bien mieux troussés que ceux d’Ice Spiders, les effets visuels se parent ici de l’atout de la stéréoscopie et nous offrent quelques séquences fort distrayantes : l’affrontement entre un détachement militaire et les créatures à huit pattes dans les rues nocturnes de New York, la traque d’une fillette par les monstres dans un magasin de jouets abandonné, ou encore l’assaut final de la reine des araignées contre une rame de métro. Les créatures elles-mêmes bénéficient d’un design original conçu pour accentuer la répulsion que les arachnides inspirent naturellement aux hommes : un corps mi-écailleux mi-velu, de longues mandibules acérées et un faciès grimaçant arborant une gueule garnie de dents pointues. Chaque apparition des vilaines bêtes procure donc son petit lot de frissons. Hélas, en matière de scénario, Takacs et ses co-auteurs n’assurent que le service minimum et ne reculent devant aucune incohérence.

Des écailles, des poils et un faciès grimaçant

La nature même des monstres laisse rêveur, leur création par des savants russes en pleine guerre froide ayant été motivée par l’obtention d’une toile d’araignée à la solidité remarquable (le même prétexte grotesque étayait déjà le scénario anémique d’Ice Spiders). Côté péripéties, le dépouillement est également de mise, le héros et son ex-femme passant leur temps à arpenter les artères désertées de New York (toujours les mêmes rues, filmées sous tous les angles possibles) pour retrouver leur fille mise en quarantaine, tandis que les araignées grossissent à vue d’œil en rampant un peu partout. Basique, certes, mais à côté du redoutable L’Invasion des Araignées Géantes qui reposait sur un principe voisin, ce Spiders 3D ferait presque figure de chef d’œuvre. Belle démonstration des lois de la relativité.
 

© Gilles Penso

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