DRACULA UNTOLD (2014)

Une tentative maladroite de faire fusionner le Dracula fictif imaginé par Bram Stoker avec le véritable Vlad Tepes qui l'inspira

DRACULA UNTOLD

2014 – USA

Réalisé par Gary Shore

Avec Luke Evans, Charles Dance, Dominic Cooper, Sarah Gadon, Art Parkinson

THEMA DRACULA I VAMPIRES

Dracula, saigneur de la nuit, tout le monde connaît. Mais qu’est-ce qui a pu conduire ce prince transylvanien à sortir les crocs et à mener une vie immortelle en quête d’hémoglobine ? C’est ce que veut nous raconter Dracula Untold, énième variation sur le personnage mythique créé par Bram Stoker. Le film du fils de pub Gary Shore prend le parti de la préquelle alternative, un peu à la manière de ce qui avait été fait il y a quelques mois avec I, Frankenstein, unanimement conspué par la critique et les spectateurs. Alors, cape ou pas cape ? Avant de devenir le comte Dracula, le prince transylvanien Vlad, dit Vlad l’empaleur, mena une vie faite de batailles acharnées sous l’étendard des Turcs, ennemis de la Transylvanie, l’ayant formé dès sa plus tendre enfance à devenir une machine de guerre implacable et crainte de tous. Une fois ce contexte vite évacué via une rapide introduction, le film prend place des années après cette carrière de boucher et nous emmène à la rencontre d’un bon prince ne désirant qu’une chose : mettre les bains de sang derrière lui et prendre soin de sa femme et de son fils en bon père de famille. Le retour de l’armée turque et la découverte d’une créature inconnue et meurtrière risquent fort de contrarier les plans du mari et père modèle qu’il est devenu.

Ne comptez pas sur les scénaristes pour insuffler de la psychologie justifiant le destin hors normes du personnage. Les origines de sa malédiction peuvent se résumer en une simple phrase : Vlad désire obtenir la force de pourfendre l’armée ennemie et accepte de boire le sang d’un vampire, lui conférant des pouvoirs hors du commun en lui promettant le retour à sa forme humaine si le prince résiste à l’appel du sang durant trois jours entiers. Pas de mythologie étoffée ici, on va droit au but en créant un suspense n’ayant au final pas lieu d’être, l’aboutissement de la trame étant scellé dès le titre-même du film.

Idéalisé et sans aspérité

Les scènes mettant en exergue l’amour inconditionnel du prince pour sa petite famille n’aident pas non plus à la caractérisation du personnage, ces séquences sonnant franchement faux et présentant un Vlad idéalisé et sans aucune aspérité. Heureusement, ce Dracula Untold peut compter sur quelques morceaux de bravoure vaillamment exécutés et mettant en scène de façon admirable les pouvoirs ahurissants du futur vampire, le transformant en une sorte de super-héros des temps anciens. Ce panache et l’interprétation plus que convaincante de Luke Evans font de Dracula Untold un honnête casse-croûte, certes dispensable et n’apportant rien à l’univers mis en place par Bram Stoker et ses suiveurs, mais suffisamment efficace et bien emballé pour maintenir l’intérêt durant sa courte durée.

 

© Seb Brunclair

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