LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 2 (1988)

Un deuxième épisode qui mise tout sur l'humour et oublie du même coup d'être effrayant

RETURN OF THE LIVING DEAD 2

1988 – USA

Réalisé par Ken Wiederhorn

Avec James Karen, Thom Matthews, Michael Kenworthy, Marsha Dietlien, Dana Ashbrook, Thor Van Lingen, Jason Hogan

THEMA ZOMBIES I SAGA LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS

Le Retour des Morts-Vivants de Dan O’Bannon se présentait comme une sorte de séquelle « pirate » de La Nuit des Morts-Vivants, mais son succès auprès du jeune public convainquit les producteurs du potentiel d’une franchise autonome. Horreur et comédie sont donc à nouveau de la partie, à l’occasion de cette suite confiée à Ken Wiederhorn, qui s’était déjà frotté aux zombies avec le très sérieux Commando des Morts-Vivants. Dès le début du film, un camion de l’armée trimballe les fameux fûts de produits chimiques ramenant les morts à la vie. Il suffit d’un coup de frein trop brutal pour que trois des containers se détachent et tombent sur le bas-côté. Les militaires parviennent à en récupérer deux, mais le troisième atterrit entre les mains d’un groupe de gamins qui commettent l’imprudence de l’ouvrir dans une cimetière (comme par hasard !). En découvrant à l’intérieur un cadavre décomposé, ils s’enfuient, terrifiés, tandis que le produit se répand dans la terre, avec les conséquences qu’on peut imaginer…

Le Retour des Morts-Vivants 2 est typique de ce que les films d’horreur étaient devenus au milieu des années 80, motivés par la tournure que prenaient les Freddy et les Vendredi 13 : des divertissements pour adolescents conçus sous forme de produits marketing, des Police Academy de l’épouvante en quelque sorte. Le premier zombie du film, dégoulinant à souhaits, se démarque du fameux « homme-goudron » du premier Retour des Morts-Vivants, et effraie furtivement l’un des jeunes héros. La résurrection en masse qui s’ensuit est ouvertement traitée sous l’angle du pastiche : une morte met ses lunettes dès qu’elle sort de terre pour mieux y voir, un cadavre tente de s’extraire du sol mais est piétiné par tous ses camarades… Quant aux effets gores, ils lorgnent franchement du côté du cartoon : un visage troué par un coup de poing, une morte-vivante au visage hérissé de gros vers remuants qui dévore le cerveau d’un homme, une tête décapitée qui gigote et finit épinglée d’un coup de tournevis, un zombie coupé en deux puis démembré et décomposé… Mélange d’animatronique et de maquillages spéciaux, les trucages oscillent entre l’efficace et le grotesque. Quant aux gags visuels, ils sont unanimement patauds, notamment cette main coupée qui attaque les survivants dans leur voiture, pince des testicules puis est éjectée avant de dresser un doigt d’honneur ! 

Mourir, revenir

Les dialogues eux-mêmes valent leur pesant d’or, avec une mention spéciale pour l’une des héroïnes qui s’empare d’une arme à feu et déclame : « Ces choses dehors, elles sont laides, elles sont sales et elles puent. Rien n’arrêtera ces ressuscités. Je n’ai pas peur d’eux. Nous allons les éliminer ! » Voilà qui donne une idée assez précise du niveau de cette séquelle, caricaturant à l’extrême toutes les idées de Dan O’Bannon et échouant dans le double domaine de l’épouvante et de l’humour (à l’exception peut-être du personnage du médecin, qui s’excuse auprès d’un de ses patients devenu zombie de l’avoir mal diagnostiqué !) L’affiche française de l’époque, parodiant Partir Revenir de Claude Lelouch, osait le slogan qui tue : « cette fois, ils trépassent les bornes ».

 

© Gilles Penso

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