TOMB RAIDER (2018)

Une aventure de Lara Croft qui retourne aux origines du personnage en s'inspirant de son reboot vidéoludique de 2013

TOMB RAIDER

2018 – USA

Réalisé par Roar Uthaug

Avec Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins, Daniel Wu, Kristin Scott-Thomas, Derek Jacobi, Nick Frost

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Angelina Jolie était l’interprète idéale de Lara Croft telle que le jeu vidéo de Core Design la présenta au grand public en 1996, sa plastique spectaculaire et son visage angélique rendant parfaitement justice à la belle archéologue imaginée par Toby Gard. Mais les films lui donnant la vedette manquaient singulièrement de panache et étouffèrent dans l’œuf le potentiel d’une saga cinématographique digne de ce nom. Pour pouvoir ressusciter cette franchise quinze ans plus tard, une importante remise à neuf s’imposait. Les producteurs s’appuyèrent ainsi sur le reboot du jeu initié en 2013 par Crystal Dynamics. Du coup, Lara Croft n’est plus une athlète millionnaire à la poitrine défiant la gravité et au mini-short affriolant mais une jeune fille aux proportions beaucoup plus réalistes et au niveau de vie modeste. Même si son père reste le richissime Lord Richard Croft, disparu depuis sept ans, Lara ne souhaite pas reprendre les affaires familiales et gagne sa vie comme coursière à vélo dans les rues de Londres. 

Mais lorsqu’un artefact ayant appartenu à son père tombe entre ses mains, révélant un bureau secret et une vidéo affirmant que Richard a découvert l’emplacement du tombeau de la sorcière Himiko au sud du Japon, Lara part en quête de son géniteur, que tout le monde croyait pourtant mort. Les obstacles qu’elle s’apprête à franchir, les ennemis qui barreront sa route et les dangers exotiques qui se dresseront devant elle vont progressivement muer la discrète livreuse londonienne en héroïne intrépide et redoutable. Il s’agit donc d’une « origin story », volonté affirmée du cinéaste norvégien Roar Uthaug (Cold Prey) pour se démarquer des deux films précédents et donner la possibilité à la jolie Alicia Vikander (The Danish Girl) de se réapproprier totalement ce personnage mythique. Peu avare en séquences d’action à grande échelle, Tomb Raider cherche malgré tout à doter d’un maximum de crédibilité les exploits physiques de son héroïne et à mettre en scène des combats brutaux et réalistes. 

Une approche plus « réaliste » du personnage

Ainsi, même lorsqu’elle échappe à un monstrueux naufrage en mer, prend à la fuite au milieu de dizaines de mercenaires armés jusqu’aux dents, se raccroche à l’antique épave d’un bombardier abattu pour ne pas sombrer dans des rapides tumultueux ou escalade à mains nues une montagne abrupte, Lara Croft semble toujours à deux doigts d’échouer et de périr malgré son acharnement et son opiniâtreté. L’implication du spectateur en est forcément accrue, tout comme son empathie pour cette aventurière qui n’a finalement rien d’une super-héroïne. Le dernier tiers du métrage s’éloigne un peu de cette quête de naturalisme pour se laisser très fortement influencer par Les Aventuriers de l’Arche Perdue et Indiana Jones et la Dernière Croisade. Les lieux communs abondent alors, du temple truffé de pièges aux messages abscons qu’il faut décrypter en passant par la relation complexe liant la jeune archéologue et son père et la farouche obstination d’un méchant campé ici par Walton Goggins. Le final du film, feuilletonesque à souhait, nous promet une nouvelle aventure riche en rebondissements, prélude probable d’une saga potentielle.

 

© Gilles Penso

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