SPIDER-MAN DEFIE LE DRAGON (1979)

Le troisième - et sans doute le pire - des téléfilms consacrés à l'Homme-Araignée dans les années 70

SPIDER-MAN AND THE DRAGON CHALLENGE

1979 – USA / HONG-KONG

Réalisé par Don McDougal

Avec Nicholas Hammond, Robert F. Simon, Chip Fields, Ellen Bry, Rosalind Chao, Hagan Beggs, Richard Erdman, Benson Fong

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

Malgré son succès relatif – plus probablement lié à la popularité du personnage qu’à la qualité du programme lui-même – la série télévisée L’Homme-Araignée diffusée sur CBS à partir de l’automne 1977 s’interrompt au bout de treize épisodes seulement. Mais pour exploiter le filon jusqu’au bout avant l’improbable récupération du personnage par la société japonaise Toei, les deux derniers épisodes (« The Chinese Web » part 1 et 2) sont réunis en un seul et exploités sous forme de long-métrage sous le titre Spider-Man défie le Dragon. Cela semble certes difficile à imaginer, mais le résultat s’avère encore plus catastrophique que les pourtant gratinés L’Homme-Araignée et La Riposte de l’Homme-Araignée. Toujours incarné par le chenu Robert F. Simon, J. Jonah Jameson est un vieil homme affable à mille lieues du rédacteur en chef hargneux imaginé par Stan Lee. Son ami le diplomate chinois Min Lo Chan (Benson Fong) vient lui demander son aide pour prouver qu’il n’est pas un traitre à sa nation. L’opinion publique a en effet été manipulée par l’industriel américain Zeider (Richard Erdman) qui ne veut pas voir compromis ses sinistres projets en Asie et envoie des hommes de main pour assassiner le politicien.

C’est là qu’entre en jeu Spider-Man, prélude d’une pataude aventure qui le conduira jusqu’à Hong-Kong. Extrêmement bavard, Spider-Man défie le Dragon n’en finit plus de recourir aux dialogues explicatifs pour exposer les situations en plans statiques et en champs et contrechamps scolaires. C’est avec une patience durement mise à l’épreuve que nous attendons l’entrée en jeu de l’Homme-Araignée, mais lorsque le monte-en-l’air intervient enfin, comment ne pas soupirer d’exaspération ou éclater d’un rire nerveux et libérateur ? Sous son costume toujours aussi mal fagoté – le tissus plisse, d’énormes lentilles cachent ses yeux, des bracelets et une ceinture en plastique ornent ses poignets et sa taille, des bottes en caoutchouc entravent ses pas – le « super-héros » s’avère désespérément lent, maladroit et dénué du moindre super-pouvoir. A peine sautille-t-il timidement et envoie-t-il quelques coups de poing timides à ses adversaires, lançant des ficelles censées figurer de la toile d’araignée et se laissant blesser par balles à deux reprises au fil d’une intrigue exaspérante d’ennui.

Costume plissé, grosses ficelles et chapeau pointu

Certes, Nicholas Hammond a toujours la tête de l’emploi et reste même rétrospectivement un Peter Parker bien plus acceptable que ceux incarnés par Andrew Garfield ou Tom Holland, son physique s’approchant beaucoup du personnage tel qu’il fut dessiné par John Romita Sr. A part ça, Spider-Man défie le Dragon nous offre une visite touristique de la Chine (démonstrations de kung-fu, visite de temples et de marchés, cérémonies taoïstes), la poursuite en bateaux la plus molle de tous les temps et – comble du ridicule – une scène clé au cours de laquelle l’Homme-Araignée se coiffe d’un chapeau pointu pour se faire passer pour un Chinois ! Les plus attentifs remarqueront la présence furtive de Ted Danson dans le rôle d’un officier militaire qui tuyaute Parker en début de métrage.

 

© Gilles Penso

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