FIRE IN THE SKY (1993)

L’un des enlèvements extra-terrestres les plus réalistes et les plus terrifiants jamais portés à l'écran, d’après l’histoire vraie (?) de Travis Walton

FIRE IN THE SKY

1993 – USA

Réalisé par Robert Lieberman

Avec D.B. Sweeney, Robert Patrick, Craig Sheffer, Peter Berg, Henry Thomas, Bradley Gregg, Noble Willingham

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Les films sur les ovnis n’ont pas manqué de fleurir sur les écrans depuis les années 50, mais jamais ils ne furent traités avec autant de réalisme que dans ce Fire in the Sky passé injustement inaperçu. Certes, Rencontres du troisième type ouvrit la voie de fort magistrale manière, mais le film de Spielberg baignait dans une aura un peu magique, les protagonistes y étant fascinés par les apparitions extra-terrestres lumineuses et pacifiques. Ici, point d’euphorie, mais simplement des faits très inquiétants. Le film de Robert Lieberman semble tout de même cligner de l’œil vers Spielberg lorsque la barrière d’un passage à niveau se reflète en pleine nuit sur le pare-brise d’une voiture en prenant la forme furtive d’un vaisseau spatial.

Inspiré d’un fait divers survenu dans la petite ville de Snowflake, le scénario de Fire in the Sky s’intéresse à Travis Walton (D.B. Sweeney), un bûcheron brutalement enlevé dans les épaisses forêts de l’Oregon par une sphère noire, le 5 novembre 1975. Malgré la battue organisée pour remettre la main sur lui, il demeure introuvable. Les six bûcherons qui l’accompagnaient, en particulier Mike Rogers (Robert Patrick), sont bientôt soupçonnés de son assassinat par la population de la bourgade et les rumeurs vont bon train. Car leur histoire d’OVNI et de rayons lumineux n’a convaincu personne. D’autant que le shérif Frank Watters (James Garner) ne parvient pas à résoudre l’affaire. Quelques semaines plus tard, Walton est retrouvé complètement nu, en état de choc, muet, hanté par son séjour « médical » dans un vaisseau extra-terrestre…

Une horreur froide, crue et hyperréaliste

L’efficacité du film est accrue par la sobriété des effets visuels lors de l’apparition de l’OVNI, et par le jeu fort convaincant d’un casting solide, avec en particulier Robert Patrick, ex-T-1000 de Terminator 2, et Henry Thomas, ex-Elliot de E.T. Lors de la réapparition de l’infortuné bûcheron, le spectateur va être soumis à rude épreuve. En effet, Walton, de retour parmi les siens, connaît d’abord une altération de ses perceptions. Ainsi, ses déambulations sur le lit roulant d’un hôpital prennent-elles un tour cauchemardesque qui n’est pas loin de L’Échelle de Jacob. Mais c’est lorsqu’il se remémore en détail son séjour chez les extra-terrestres que le film vire à l’horreur pure, une horreur d’autant plus éprouvante qu’elle est froide, crue et hyperréaliste. Les aliens, proches physiquement de ceux de Rencontres du troisième type, y sont très crédibles. Ils sont l’œuvre de David Wagner, membre régulier de l’équipe de Chris Walas avec lequel il œuvra sur Robocop 2, Arachnophobie et Le Festin nu. Le véritable Travis Walton, qui inspira le film via son livre « The Walton Experience », fait une petite apparition dans le film, aux côtés de son épouse Dana. Le récit à l’origine du film est-il pour autant véridique ? Personne ne le saura jamais. Les six bûcherons passèrent avec succès le test du détecteur de mensonge à l’époque, même si plusieurs détracteurs de Walton doutent beaucoup de son témoignage. Mais qu’importe en réalité. Se soucie-t-on de savoir si les épisodes d’X-Files narrent des faits réels ? Toujours est-il que Fire in the Sky demeure à ce jour l’une des approches filmiques les plus tangibles et les plus troublantes de la thématique extra-terrestre.

 

© Gilles Penso

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