TAMARA (2005)

Victime d’une mauvaise blague qui lui coûte la vie, une jeune fille revient d’entre les morts pour assouvir sa vengeance

TAMARA

 

2005 – USA

 

Réalisé par Jeremy Haft

 

Avec Jenna Dewan, Katie Stuart, Chad Faust, Bryan Clark, Melissa Elias, Gil Hacohen, Marc Devigne, Matthew Marsden

 

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE

Tamara (Jenna Dewan) est la tête de turc de son lycée. Timide, renfermée sur elle-même, habillée comme une grand-mère, elle est sujette à tous les quolibets possibles et imaginables. Chez elle, l’ambiance n’est pas beaucoup plus festive. Son père est un alcoolique primaire et le seul refuge de la jeune fille réside dans sa passion pour la sorcellerie. Lorsqu’elle a le malheur d’écrire dans le journal du lycée un article sur l’abus de stéroïdes chez certains de ses camarades sportifs, l’animosité à son encontre se transforme en haine pure et dure. Constatant que leur souffre-douleur est amoureuse du professeur de littérature Bill Natolly (Matthew Marsden), les lycéens lui tendent un piège en imaginant un faux rendez-vous galant dans un motel. Or la blague tourne mal et Tamara finit par y laisser la vie. Mais le lendemain, la jeune fille retourne en classe comme si de rien n’était. Non seulement la voilà revenue d’entre les morts, mais en plus elle s’est désormais muée en bombe sexuelle. « La vengeance a un corps qui tue » croit d’ailleurs bon de préciser le slogan du film.

Tamara repose énormément sur la prestation de la comédienne Jenna Dewan, aussi crédible en adolescente renfrognée et presque autiste qu’en bimbo délurée à l’anatomie affolante. Sa métamorphose physique est d’ailleurs très surprenante, et chacune de ses apparitions envoûte autant le spectateur que les protagonistes. D’autant que le réalisateur Jeremy Haft opte pour quelques partis pris judicieux, comme l’élimination de la couleur rouge dans le film, à l’exception des tenues et du maquillage de Tamara. Pour le reste, passée la première surprise, le scénario ne réserve plus beaucoup de surprises, marchant tour à tour sur les traces de Carrie, Very Bad Things, et Souviens-toi l’été dernier. La saga Destination finale vient également à l’esprit, à travers ce groupe d’adolescents qui s’apprêtent à être frappés l’un après l’autre par un destin funeste selon un schéma prédéfini, l’un d’entre eux étant en proie à des visions apparemment prémonitoires. Cette dernière correspondance cinéphilique s’explique largement par le fait que Jeffrey Reddick, scénariste de Tamara, fut justement celui de tous les épisodes de Destination finale.

À gore perdu

Le film tente de rattraper son manque d’innovation par quelques débordements gore assez extrêmes. A ce titre, une poignée de séquences choc, comme l’automutilation d’un des lycéens avec un cutter, sont franchement gratinées. D’autres puisent leur inspiration à tout va, du surgissement hors de terre d’un démon femelle aux yeux blancs (façon Evil Dead) à un abominable vomissement digne de L’Exorciste en passant par ce bras infesté de vers que n’aurait pas renié Lucio Fulci. On le voit, le film brasse large, et ne s’embarrasse jamais beaucoup de cohérence. Les explications liées à l’usage de la sorcellerie sont nébuleuses et certaines scènes bousculent assez loin les limites de la vraisemblance, notamment le climax. Guère impérissable, Tamara remplit malgré tout son office de petit shocker sans prétention. Du gore, une pin-up affriolante, de la sorcellerie, il n’en faut finalement pas beaucoup plus pour passer un agréable moment derrière son écran.

 

© Gilles Penso

 

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