Bref, c’est un peu n’importe quoi, et le scénario semble surtout conçu pour accumuler les séquences insolites. En ce domaine, on retient surtout le plateau du petit-déjeuner qui se décompose en accéléré, la poupée qui s’anime seule, Vivian recouverte de sangsues sous sa douche ou le vieux Paul (Roy Witham) soudain envahi de serpents, de tarentules et de rats. Au moment du final, Cathy arbore un maquillage vieillissant pour le moins grotesque et affirme gravement : « Je m’appelle Laura ». Si le montage du film (signé Laurent Quaglio, futur sound designer de talent) est assez soigné, on ne peut en dire autant du jeu des comédiens (assez inexpressifs, sauf l’inquiétante Randi Allen) et du scénario, bourré de lieux communs et d’invraisemblances. C’est d’autant plus dommage qu’Une si gentille petite fille avait un réel potentiel horrifique, exhalant par moments une ambiance très étrange, notamment chaque fois qu’apparaît le portrait aux yeux lumineux de la petite Laura.
© Gilles Penso