UNE SI GENTILLE PETITE FILLE (1977)

En emménageant dans une nouvelle maison, la petite Cathy se laisse posséder par un esprit qui la dote d’inquiétants pouvoirs…

CATHY’S CURSE

 

1977 – CANADA / FRANCE

 

Réalisé par Eddy Matalon

 

Avec Randi Allen, Alan Scarfe, Beverly Murray, Dorothy Davis, Mary Morter, Roy Witham, Bryce Allen, Sonny Forbes

 

THEMA ENFANTS I FANTÔMES I POUVOIRS PARANORMAUX

« J’ai envoyé ma maman chez les fous… J’ai fait mourir mon chien de frayeur… J’ai fait passer ma nounou par la fenêtre… On reste tous les trois, mon papa, ma poupée et moi… Moi… Moi ! » Cette accroche un brin excessive, que l’on peut lire sur les posters d’Une si gentille petite fille, résume assez bien l’intrigue de cette co-production franco-canadienne soucieuse de surfer sur la vogue de l’enfant maléfique, et connue des anglophones sous le titre Cathy’s Curse. La mise en scène est signée Eddy Matalon, dont le CV compte principalement des comédies de bas étage et des films pornos hardcore. George Gimble (Alan Scarfe) emménage avec sa femme Vivian (Beverly Murray) et sa fille de huit ans Cathy (Randi Allen) dans la maison où il a grandi. Des tas de souvenirs lui reviennent lorsqu’il prend possession des lieux, mais il semble le seul à s’en enthousiasmer. En traînant dans le grenier, Cathy découvre une vieille poupée et le portrait d’une fille de son âge. Bientôt, elle se met à adopter un comportement bizarre, organise des jeux malsains avec les enfants de la voisine et manque même de crever l’œil de l’une d’entre elles.

Lorsqu’elle révèle des pouvoirs télékinétiques qui lui permettent de pousser à distance la gouvernante par la fenêtre du premier étage et de faire trembler tout le mobilier de la maison, les références cinématographiques de Matalon sont mises en évidence : La Malédiction et L’Exorciste. Mais ici, le diable n’est pas en cause. Cathy est en effet possédée par l’esprit de Laura,  la sœur de son père, morte à huit ans dans un accident de voiture… Laquelle apparaît furtivement dans le grenier sous forme d’une vieille dame hideuse. Ce prétexte scénaristique n’explique pas pour autant les motivations nouvelles de Cathy, soucieuse de se débarrasser de toute présence féminine dans son entourage immédiat (sa mère, sa nounou, et même la chienne du gardien !), et encore moins ses pouvoirs surnaturels. Car au-delà de sa capacité à faire bouger les gens et les objets sans les toucher, Cathy peut se téléporter en quelques secondes ou lancer sur ceux qui lui font obstacle des espèces de rayons laser destructeurs !

Possession, télékinésie et rayons laser

Bref, c’est un peu n’importe quoi, et le scénario semble surtout conçu pour accumuler les séquences insolites. En ce domaine, on retient surtout le plateau du petit-déjeuner qui se décompose en accéléré, la poupée qui s’anime seule, Vivian recouverte de sangsues sous sa douche ou le vieux Paul (Roy Witham) soudain envahi de serpents, de tarentules et de rats. Au moment du final, Cathy arbore un maquillage vieillissant pour le moins grotesque et affirme gravement : « Je m’appelle Laura ». Si le montage du film (signé Laurent Quaglio, futur sound designer de talent) est assez soigné, on ne peut en dire autant du jeu des comédiens (assez inexpressifs, sauf l’inquiétante Randi Allen) et du scénario, bourré de lieux communs et d’invraisemblances. C’est d’autant plus dommage qu’Une si gentille petite fille avait un réel potentiel horrifique, exhalant par moments une ambiance très étrange, notamment chaque fois qu’apparaît le portrait aux yeux lumineux de la petite Laura.

 

© Gilles Penso

 

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