En écrivant, produisant et réalisant Reeker, David Payne semble s’être efforcé de prendre le contre-pied des films d’horreur classiques formatés par les grands studios hollywoodiens. L’initiative est on ne peut plus louable, et la séquence d’introduction s’avère très efficace. En quelques minutes, ce concentré de suspense, d’épouvante, d’humour noir et de gore semble annoncer aux spectateurs qu’un monstre mystérieux rôde sur le bas-côté des autoroutes, prêt à mutiler sauvagement tous les automobilistes qui passent à sa portée. L’intrigue nous familiarise ensuite avec Jack, Nelson, Trip, Gretchen et Cookie, cinq adolescents en partance pour une rave party au cœur du désert californien. Outre les conflits inhérents aux fortes personnalités du petit groupe, des ennuis plus sérieux surviennent en cours de route. Une fuite dans le réservoir les oblige ainsi à faire halte devant un motel qui semble avoir été abandonné à la hâte. Alors qu’ils s’efforcent de trouver une assistance providentielle à l’aide des téléphones et des radios, ils ne captent que des messages brouillés où les appels de détresse se multiplient, évoquant une catastrophe mystérieuse. Décidés faute de mieux à passer la nuit sur place, les cinq amis sont bientôt rejoints par Henry (ce bon vieux Michael Ironside, transfuge de Scanners et Starship Troopers), le chauffeur d’un camping-car qui recherche sa femme et s’avère victime d’attaques cardiaques chroniques.