De prime abord, tout ce qui fit le succès du premier Charlie’s Angels est de retour dans cette séquelle au budget surdimensionné (120 millions de dollars, soit 25 millions de plus que le film précédent) : des combats acrobatiques d’influence asiatique, des déguisements tour à tour grotesques ou sexy, une intrigue d’espionnage sommaire qui n’est ouvertement qu’un prétexte, des cascades exagérément spectaculaires, un humour parodique omniprésent… À vrai dire, il ne manque qu’un seul ingrédient, mais de taille : la spontanéité. Car le film précédent était presque un miracle, un postulat et des choix artistiques qui avaient tout de la grosse baudruche hollywoodienne sans âme et qui pourtant transportèrent les spectateurs de joie. L’alchimie prend moins bien ici, car il est clair que l’équipe s’est attachée à reproduire au mieux la recette du Charlie’s Angels original sans parvenir à en retrouver l’esprit et la légèreté. Résultat des courses : même si cette deuxième aventure se laisse regarder sans le moindre déplaisir, l’effet de surprise s’est évaporé, et l’on sent bien que le cœur n’y est plus vraiment.