DRACULA 2001 (2000)

Le monteur de Wes Craven passe à la mise en scène pour une relecture modernisée du mythe créé par Bram Stoker, Gerard Butler héritant des dents pointues…

DRACULA 2000

 

2000 – USA

 

Réalisé par Patrick Lussier

 

Avec Gerard Butler, Christopher Plummmer, Jonny Lee Miller, Justine Waddell, Colleen Fitzpatrick, Jennifer Esposito, Omar Epps

 

THEMA DRACULA I VAMPIRES

Monteur attitré de Wes Craven depuis Freddy sort de la nuit, Patrick Lussier s’est vu offrir sa première mise en scène pour le cinéma par le père de Scream lui-même, qui produisit ce Dracula 2001 au titre prometteur mais au scénario franchement décevant. Le film démarre en 1897. Le navire Demeter débarque à Londres. Tout l’équipage est mort, les rats ont envahi le pont, et bientôt une étrange silhouette bat le pavé. La situation nous est familière. Un petit bond dans le temps et hop ! nous voilà en 2001, toujours dans la capitale anglaise. Le vénérable Christopher Plummer y incarne l’antiquaire Matthew Van Helsing, petit-fils du célèbre chasseur de vampire. Avec la complicité d’une de ses employées, un gang de voleurs très organisés déjoue tous ses systèmes de sécurité et entre dans sa chambre forte souterraine, croyant y dénicher un fabuleux trésor. Mais ils ne trouvent que des crânes, des crucifix et un étrange cercueil en argent. En essayant de l’ouvrir, deux d’entre eux meurent, empalés par des pièges acérés. Leur sang est aussitôt absorbé par le cercueil. Dans l’avion qui emmène nos voleurs vers les îles Caïman, le cercueil s’ouvre subitement, révélant un jeune Dracula aux cheveux longs et à la chemise ouverte (Gerard Butler) qui les vampirise un à un.

Van Helsing part alors en quête de son ennemi séculaire, une valise gadget à la main. Curieux, son assistant Simon (Jonny Lee Miller) l’a suivi, lui avouant la larme à l’œil : « vous avez été comme un père pour moi ». Dracula, de son côté, cherche à retrouver la jeune Mary (Justine Waddell), qui vit à la Nouvelle-Orléans et n’est autre que la fille de Van Helsing. Lorsque Lucy, la colocataire de Mary, propose un café au vampire, celui-ci répond : « Je ne bois pas… de café », en un hommage aux gros sabots au Dracula de Tod Browning. Le film n’hésite d’ailleurs pas devant les répliques ridicules, comme ce grotesque « il ne faut jamais emmerder un antiquaire anglais » déclamé par Simon avant qu’il ne se débarrasse d’un suceur de sang. Lorsque l’assistant fougueux s’étonne en entendant Van Helsing prononcer le nom de Dracula, ce dernier s’empresse de préciser : « pas le mythe, pas les divagations d’un romancier irlandais dérangé ».

« Je ne bois jamais… de café »

Le film tente ainsi maladroitement de se débarrasser de l’influence de Bram Stoker, comme pour nous laisser entendre qu’il s’apprête à nous présenter le « vrai » Dracula. L’intrigue cherche d’ailleurs à inscrire le personnage dans un passé antérieur au 15ème siècle, et à lier ses origines à l’histoire du christianisme. Qui est-ce donc ? Le Diable ? L’Antéchrist ? La réponse dépasse par son absurdité toutes les conjectures. Pour sauver les meubles, Dracula 2001 nous offre quelques belles scènes comme l’attaque d’une journaliste et de son cadreur par un Dracula invisible à travers l’objectif de la caméra, ou encore la transformation du vampire en loup puis en une nuée de chauves-souris. La compagnie Virgin sponsorise le film avec tellement d’ostentation qu’on croirait parfois être dans un spot publicitaire géant. Cette omniprésence visuelle de la marque, qui précise bien la cible visée, nuit beaucoup à la crédibilité déjà bien entachée de ce pur produit de consommation qui sera suivi par deux séquelles facultatives.

 

© Gilles Penso

 

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