Marlowe teste d’abord le produit sur un chat, qui se mue en bête féroce, puis sur une patiente timide, qui lui fait soudain des avances en se déshabillant, et enfin sur un patient agressif, qui devient doux comme un agneau. En toute logique, il se choisit lui-même comme cobaye suivant. La métamorphose s’opère progressivement. Dans un premier temps, il arbore un sourire sadique et écarquille les yeux, mu par d’incontrôlables instincts violents. Puis il se met à se dégrader physiquement, adoptant alors l’identité d’Edward Blake pour pouvoir librement perpétrer ses méfaits. Plus il agit mal, plus son visage s’enlaidit, à l’instar du Portrait de Dorian Gray, et via un maquillage simiesque aux dents proéminentes qui n’est pas sans évoquer celui de Frederic March dans la version de 1932 de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Bientôt, Marlowe ne parvient plus du tout à contrôler ses transformations, s’acheminant inéluctablement vers une fin tragique…