Deux ans après L’Attaque des crabes géants, Roger Corman réitère dans le domaine des invertébrés démesurés avec cette Attaque des sangsues géantes dont il confie cette fois la mise en scène à Bernard Kowalski, vétéran de séries télévisées telles que Gunsmoke ou Les Incorruptibles. Prometteurs, le titre et les posters d’époque dissimulent hélas un film ennuyeux et longuet malgré sa modeste durée de 62 minutes. Nous sommes dans une petite ville de Floride, où les autochtones viennent volontiers traîner derrière le comptoir du ventripotent barman Dave Walker (Bruno VeSota), sosie quelque peu amorphe d’Orson Welles. L’épouse de ce dernier, Liz (Yvette Vickers), est une bimbo provocante qui fait saliver tous les habitués du bar, notamment l’athlétique Cal (Michael Emmet). Tandis que le drame conjugal couve, un accident secoue les chaumières. Un chasseur a en effet été retrouvé défiguré dans les marais. Attribuant ce décès violent à un crocodile, la police classe rapidement l’affaire. Mais Steve Benton (Ken Clark), un agent chargé de chasser les braconniers et de préserver l’environnement, décide de mener sa propre enquête. Comme il s’agit d’un beau gosse blond et musclé, et qu’il est amoureux d’une jolie brunette dont le père est scientifique, les amateurs des clichés de la science-fiction à l’ancienne ne sont pas dépaysés.