Hélas, ce troisième Astérix fonctionne par accumulation et non par construction. Frédéric Forestier lui-même, féru de fantastique et d’action, s’avère bien incapable d’imposer une mise en scène stylisée et efficace, sans doute encombré par un producteur et « coréalisateur » pas vraiment sur la même longueur d’onde. Même les nombreux clins d’œil cinéphiliques tombent à plat (les références à Gladiator, L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ou Star Wars, par exemple, ne font que ralentir l’action sans déclencher le moindre rire). Et que dire de la présence passive des personnages d’Astérix et Obélix ? Simples figurants, ils se contentent d’assister aux événements sans y prendre part. Du coup, le remplacement de Christian Clavier par Clovis Cornillac ne change pas grand-chose, malgré une petite allusion improvisée par Jamel Debbouze au cours d’un interminable épilogue qui semble avoir pour seul but d’exhiber les stars du sport que Thomas Langmann a pu rassembler (Zinédine Zidane, Amélie Mauresmo, Tony Parker). Ni la bande dessinée, ni le cinéma ne ressortent grandis d’une telle expérience…
(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2006
© Gilles Penso