Shrek ayant dynamité en 2001 les codes du conte de fées traditionnel avec un succès inespéré, les studios Disney décident de s’engouffrer dans la brèche. Cependant, pour éviter de scier la branche sur laquelle elle est assise, la compagnie aux grandes oreilles ne verse pas dans le même cynisme parodique que Dreamworks. Elle opte pour un juste milieu, autrement dit une comédie romantique jouant sur le décalage, via un concept simple mais très efficace : que se passerait-il si la princesse d’un conte de fées se trouvait propulsée dans le monde réel ? Les dix premières minutes d’Il était une fois sont donc un dessin animé qui semble concentrer tous les clichés du conte disneyen. Promise à un courageux prince charmant qui capture des Trolls comme on prend son petit-déjeuner, la belle Giselle est un modèle d’innocence qui communique avec les animaux de la forêt en chantant. Hélas, sa future belle-mère est une reine cruelle qui craint de la voir quérir son trône. Pour éviter pareille déconvenue, la détestable marâtre la précipite dans un puits qui donne sur un monde parallèle, le nôtre. Voilà donc notre guillerette princesse de dessin animé muée en être humain en chair et en os au beau milieu de la jungle urbaine de New York. Aussi peu à l’aise en pareil contexte qu’un poisson hors de l’eau, Giselle fait la connaissance d’un séduisant avocat spécialiste du divorce, et divorcé lui-même. Une idylle s’installe tranquillement entre eux, mais un amour de conte de fées peut-il survivre dans le monde réel ? Et qu’en est-il du prince charmant, qui décide à son tour de faire le grand saut pour sauver sa belle ?