L’argument semblait prometteur mais hélas c’est le carton-pâte qui tient ici la vedette, comme en témoigne l’araignée tueuse qu’on entrevoit à la fin, sorte de baudruche géante nantie de longues pattes qui n’aurait guère dépareillé dans une petite série B de SF des années 50, façon Cat Women on the Moon ou Queen From Outer Space. Le monstre tarde d’ailleurs beaucoup à montrer le bout de ses mandibules, la majeure partie du film se contentant de visions subjectives à huit yeux du plus curieux effet. Si l’araignée géante semble échappée des fifties (accompagnée en outre d’effets sonores empruntés au Rodan d’Inoshiro Honda), la bande originale de Bob Cobert, collaborateur régulier de Dan Curtis, verse en revanche sans concession dans le disco alors très en vogue en cette bonne vieille année 1977, irrémédiablement marquée par La Fièvre du samedi soir. Pour le reste, l’action est la plupart du temps remplacée par de longs dialogues et se trouve parsemée d’invraisemblances. Régulièrement, des fausses pistes s’efforcent de relancer l’intérêt de l’intrigue policière. Seul le dénouement, situé dans l’antre sinistre du monstre, empli de toiles gluantes et de squelettes desséchés, réussit un peu à surprendre. Mais le grand incendie final et le faux happy-end de dernière minute, inscrivant la malédiction dans un cycle prêt à recommencer, sacrifient sagement aux lieux communs du genre.
© Gilles Penso