Bien qu’il s’agisse principalement d’un plagiat de Godzilla, Gamera sut séduire le public friand de grands monstres et généra donc une séquelle deux ans plus tard. Signe des temps, le noir et blanc austère cède ici le pas à une couleur pop et acidulée, et la partition martiale s’orne de quelques accords jazzy. L’intrigue se situe quelques mois seulement après les événements du premier film. La fusée qui transporte Gamera vers Mars traverse donc l’espace, mais une météorite qui passait par là heurte l’astronef et renvoie illico la tortue géante sur notre planète. Là, elle s’énerve un peu, saccage un grand barrage puis se réfugie dans un volcan pour y puiser de l’énergie, ce que nous explique une voix off sentencieuse qui juge bon de s’immiscer régulièrement dans la narration pour commenter les événements. Pendant ce temps, une petite bande d’escrocs rêve de mettre la main sur une énorme opale cachée quelque part dans la jungle de la Nouvelle-Guinée. Habillés comme dans un album de Tintin, ils débarquent donc dans un petit village et le film accumule bien vite tous les poncifs du serial d’aventures : tribu sauvage, belle indigène, sables mouvants, scorpions, chauves-souris en plastique, grotte mystérieuse… Le traitre de service ne manque pas à l’appel, subtilisant l’opale qu’il ramène au Japon et laissant ses compagnons pour morts.