CITIZEN TOXIE – THE TOXIC AVENGER IV (1999)

Un quatrième épisode où Lloyd Kaufman ne se réfrène plus, poussant le gore, le sexe et le mauvais goût à leur paroxysme…

CITIZEN TOXIE – THE TOXIC AVENGER IV

 

1999 – USA

 

Réalisé par Lloyd Kaufman

 

Avec David Mattey, Clyde Lewis, heidi Sjursen, Paul Kyrmse, Joe Fleishaker, Michael Budinger

 

THEMA SUPER-HÉROS I MUTATIONS I SAGA TOXIC AVENGER

Le concept du Toxic Avenger ressemblait à l’origine à une simple blague de potache, et le fait d’en tirer trois films relevait déjà de l’exploit. Alors comment donc les joyeux drilles de la Troma allaient-ils pouvoir concocter un quatrième épisode susceptible de renouveler un mythe au potentiel tout de même assez limité ? Réponse : en jouant la carte de la surenchère. Le sang, les tripes, le sperme et les excréments giclent donc plus que de raison tout au long du métrage. Et de fait, on découvre ce quatrième Toxic Avenger  avec un regard mi-amusé mi-navré, celui qu’on adopterait en observant un enfant jouer avec son caca. Pour varier un peu les plaisirs, le scénario tente de jouer la carte de la science-fiction burlesque. Tout commence par l’attaque d’une école d’handicapés mentaux par un groupe de terroristes adultes en couches culottes. Ça démarre donc assez fort. Toxie arrive à la rescousse, sous le déguisement d’une affriolante journaliste en bikini, mais il ne peut empêcher l’explosion d’une gigantesque bombe. La déflagration est tellement violente qu’elle ouvre la porte entre deux dimensions parallèles.

Ce bon vieux Toxie se retrouve donc propulsé dans Amortville, version trash de Tromaville où toute la population est soit droguée, soit psychopathe, soit désaxée sexuelle, soit les trois à la fois. Pendant ce temps, dans Tromaville, c’est Noxie qui fait son apparition, une version meurtrière et lubrique du Toxic Avenger qui va semer la terreur dans son sillage. Voilà pour l’argument de départ, qui se complique avec l’intervention d’autres super-héros tous plus ridicules les uns que les autres : le sergent Kabukiman NYPD, un homme-dauphin stupide, un homme-vache au pis dégoulinant, une femme équipée d’un énorme vibromasseur et un homme qui éjacule à tout va (oui, tout ça est très subtil, on vous avait prévenu). Pour le reste, le film accumule allégrement les séquences ultra-gore et les gags d’adolescents boutonneux situés évidemment juste au-dessous de la ceinture.

Toxie contre Noxie

Au milieu de ce fatras déliquescent et boursouflé, Lloyd Kaufman s’essaie à la parodie pure, lorgnant tour à tour du côté des Austin Powers (l’homme vache que l’on croit mort mais qui se relève toutes les trente secondes pour interrompre la tirade de Noxie) ou des Naked Gun des ZAZ (le faux arrêt sur image final où tous les acteurs se figent, sauf Kabukiman). Le sous-titre Citizen Toxie trouve lui-même sa justification dans un pastiche du célèbre film d’actualités qui servait de prologue à Citizen Kane. Au cours du final, Toxie et Noxie s’empoignent violemment, tandis que dans le ventre arrondi de la fiancée du vengeur toxique, deux fœtus accrochés à leur cordon ombilical s’affrontent eux aussi. C’est évidemment le bien qui triomphe, et de la dépouille écrabouillée de Noxie surgit soudain le Melvyn en tutu du premier Toxic Avenger, qui se jette par la fenêtre, tombe dans un fût radioactif et s’enfuit en criant : « on se reverra… s’il y a une séquelle ! ». L’histoire se boucle donc, en un gag étrange, l’un des seuls qui soient vraiment drôles au beau milieu de ce bazar mal écrit, mal filmé, mal joué, à côté duquel les programmes de MTV ressemblent à du Arte.

 

© Gilles Penso

 

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