LE COULOIR DE LA MORT (1978)

Un couple de médecins décide de réhabiliter un manoir abandonné, mais le lieu est hanté…

THE EVIL

 

1978 – USA

 

Réalisé par Gus Trikonis

 

Avec Richard Crenna, Joanna Pettet, Andrew Prine, Cassie Yates, Georhe O’Hanlon Jr., Lynne Moody, Mary Louise Weller, Victor Buono,

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I FANTÔMES

Gus Trikonis a commencé sa carrière comme acteur et danseur. Il fait notamment partie de la bande des Sharks de West Side Story et des danseurs qui accompagnaient Elvis Presley sur un de ses shows télévisés en 1968. Lorsqu’il attaque la mise en scène à partir de la fin des années soixante, c’est principalement pour tourner des séries B et des films d’exploitation, en particulier sous l’égide de Roger Corman. L’un de ses travaux les plus fameux en ce domaine est The Evil, dont le titre un peu passe-partout (« Le Mal ») sera traduit en France par Le Couloir de la mort et accompagné d’une jaquette impressionnante lui assurant un certain succès en vidéoclub. Le scénario, co-signé par Trikonis et Donald G. Thompson d’après une histoire de David Sheldon, prend les allures d’un classique récit de maison hantée – on pense notamment à La Maison du diable et à La Maison des damnés – mais finit par prendre une tournure plus inattendue. Le décor principal du film est le Montezuma Castle, un hôtel abandonné de 8400 mètres carrés érigé au nord-ouest de Las Vegas où s’installe l’équipe de tournage pendant trente jours consécutifs.

Le personnage central du Couloir de la mort est le psychiatre C.J. Arnold qu’interprète Richard Crenna, déjà vétéran du petit et du grand écran et futur colonel Trautman de Rambo. Avec son épouse Caroline (Joanna Pettet, l’une des « Bond Girls » de Casino Royale), il achète un manoir abandonné ayant appartenu à un général de la guerre civile nommé Emilio Vargas. Le couple prévoit d’y installer un centre de désintoxication er réunit un groupe d’amis et de volontaires dans le but de nettoyer puis de rénover cette très grande maison. Mais bientôt, d’étranges phénomènes se produisent et commencent à perturber la petite équipe. C’est d’abord cette silhouette fantomatique diaphane que Caroline semble être seule à apercevoir, puis ces chuchotements lugubres, ce buste sinistre qui donne l’impression de bouger tout seul… Lorsque C.J. découvre une trappe dans le sous-sol et a la mauvaise l’idée de l’ouvrir, la maison tremble soudain sur ses fondations, toutes les issues se ferment et le cauchemar commence.

La maison du diable

Dès l’entrée en matière du film, qui montre la mésaventure du concierge du manoir attiré dans le souterrain par des rires d’enfants, Gus Trikonis utilise avec habileté tout l’arsenal à sa disposition : plongées, contre-plongées, caméra au ras du sol, coups de zoom sur les visages, reports de point abrupts, musique stressante. Visiblement très à l’aise avec les mécanismes de l’épouvante, le réalisateur couple un certain classicisme – cette immense demeure tapissée de toiles d’araignées n’aurait pas dépareillé dans une adaptation d’Edgar Poe signée Roger Corman – avec une approche plus moderne du genre, dans la mouvance des codes du slasher que La Nuit des masques allait propulser sur le devant de la scène quelques mois plus tard. Ainsi Le Couloir de la mort prend-il les allures d’une sorte de train fantôme (cadavres cachés dans des boîtes, passages secrets, ricanements diaboliques) rythmé régulièrement par des morts violentes et originales. Quelques scènes fortes ponctuent le métrage, comme l’agression physique de Felicia (Lynne Moody) par une entité invisible qui semble annoncer L’Emprise de Sidney J. Furie, et le film se pare d’effets mécaniques et pyrotechniques très efficaces pour visualiser les phénomènes paranormaux qui frappent les lieux. Le charisme de Richard Crenna n’est pas l’un des moindres atout de ce « shocker » réussi qui s’achemine vers un climax pour le moins original.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article