ARACHNIA (2003)

Des araignées géantes en stop-motion attaquent un groupe d’étudiants dans cette série B d’horreur qu’on croirait échappée des années 50

ARACHNIA

 

2003 – USA

 

Réalisé par Brett Piper

 

Avec Rob Monkiewicz, Irene Joseph, David Bunce, Bevin McGraw, Alexxus Young, James Aspden, Dan Merriman

 

THEMA ARAIGNÉES

Brett Piper adore les gros monstres animés image par image façon Ray Harryhausen, comme le prouvent Mystérieuse planète, A Nymphoïd Barbarian in Dinosaur Hell ou l’extraordinaire court-métrage The Return of Captain Sinbad passé hélas complètement inaperçu. Avec Arachnia, il s’en donne de nouveau à cœur joie, écrivant, réalisant et créant les effets spéciaux d’une improbable série B de science-fiction dont le scénario n’est qu’un prétexte pour mettre en scène des bestioles qu’on croirait échappées des années 50. Le professeur de paléontologie Jonathan Mugford et un petit groupe d’étudiants volent à bord d’un avion de tourisme en direction d’un site de fouilles dans l’Arizona. Surpris par une pluie de météorites, le pilote atterrit en catastrophe. Tous échappent de justesse au crash et se réfugient dans une ferme qui semble abandonnée. Mais leur répit est de courte durée, car les voilà bientôt assaillis par des araignées grosses comme des éléphants. Réveillées par la chute d’une des météorites, elles se mettent désormais en quête d’hôtes humains pour y pondre leurs œufs.

Voilà pour le script, manifestement pas conçu pour entrer dans les annales. Les comédiens et les dialogues sont à l’avenant, c’est-à-dire insipides et saugrenus. Chaque personnage répond à un cliché excessif : le professeur arrogant, l’élève obsédé sexuel, le pilote musclé, la surveillante énergique et deux étudiantes ahuries qui passent leurs journées à prendre des bains ensemble ou à coucher dans le même lit pour s’initier aux joies du lesbianisme. Piper en profite pour filmer des séquences d’érotisme soft dont il s’est également fait une spécialité, et qui s’insèrent régulièrement dans le métrage sans faire avancer l’intrigue d’un poil. Restent les araignées géantes. Rugueuses comme des crustacés, animées avec nervosité et dynamisme, celles-ci s’inscrivent dans des séquences d’action plutôt originales. Notamment l’agression d’un homme dans sa voiture par deux arachnides qui le coupent en deux et en dévorent chacun une moitié. Ou encore l’affrontement du héros armé d’une tronçonneuse et d’un des monstres sur le toit de la ferme.

Références old school

Les trucages sont basiques et la texture des créatures traduit le manque de moyens de Piper, mais l’ensemble distille un indéniable charme rétro. La séquence finale voit les survivants se jeter dans la gueule du loup, autrement dit la caverne qui sert de repère aux monstres, afin de détruire le mal à la racine. La dernière bobine d’Arachnia se teinte ainsi de références au Scorpion noir de Ludwig Berger. Piper se paie même un clin d’œil à L’Homme qui rétrécit au moment où le valeureux pilote, recouvert par une araignée sur le point de le dévorer, parvient à l’éventrer avec sa tronçonneuse et se retrouve couvert de sang poisseux. Absurde et emphatique, le dénouement voit l’armée débarquer au grand complet et dynamiter les bestioles envahissantes, le tout avec une demi-douzaine de figurants et une réutilisation inlassable du même plan d’explosion d’araignée géante. Brett Piper nous prouve une fois de plus que la petitesse du budget ne réfrène jamais ses ambitions, même si le résultat s’avère ici d’une désarmante maladresse.

 

© Gilles Penso

 

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