CONGO (1996)

Des gorilles intelligents, une cité perdue et des technologies de pointe sont au programme de cette aventure exotique inspirée de Michael Crichton…

CONGO

 

1996 – USA

 

Réalisé par Frank Marshall

 

Avec Dylan Walsh, Laura Linney, Ernie Hudson, Tim Curry, Joe Don Baker, Bruce Campbell

 

THEMA SINGES I EXOTISME FANTASTIQUE

Les écrits de Michael Crichton ont prouvé leur capacité à se décliner avec succès sur les écrans dès le début des années 70. Mais avec le triomphe de Jurassic Park, l’auteur du Mystère Andromède revient soudain sur le devant de la scène et attise à nouveau toutes les convoitises. Aux premières loges de l’aventure dinosaurienne de Steven Spielberg, Frank Marshall décide de franchir le pas à son tour en adaptant « Congo », publié en 1980. Après Arachnophobie et Les Survivants, le producteur devenu cinéaste se lance un nouveau défi de taille, le moindre n’étant pas de donner vie à un faux singe plus vrai que nature. Car Amy, le gorille intelligent imaginé par Crichton, occupe une place clé dans le récit. En toute logique, Marshall se tourne vers les créateurs d’effets spéciaux ayant donné vie aux monstres préhistoriques de Jurassic Park. Après avoir essuyé le refus poli des infographistes d’ILM, incapables à l’époque de créer un pelage suffisamment crédible, il reçoit une réponse enthousiaste de Stan Winston, heureux de relever le challenge. C’est donc la faisabilité technique qui aura dicté la concrétisation de Congo sur grand écran.

Restructurant et simplifiant les péripéties riches et complexes développées dans le roman, le scénario de John Patrick Stanley s’intéresse d’abord à Charles Travis (Bruce Campbell) et Jeffrey Weems (Taylor Nichols), employés de la société américaine TraviCom. Alors qu’ils recherchent des diamants bleus rares qui pourraient mener à un nouveau laser de communication révolutionnaire, tous deux découvrent les ruines d’une cité perdue près d’un site volcanique dans une partie reculée de la jungle du Congo. Karen Ross (Laura Linney), l’ex-fiancée de Charles et ancienne agente de la CIA, et R. B. Travis (Joe Don Baker), père de Charles et PDG de TraviCom, perdent le contact avec l’équipe alors qu’ils suivent leur progression au siège de la société. En activant une caméra à distance, ils découvrent le camp détruit et jonché de cadavres, ainsi qu’une créature sauvage ressemblant à un singe qui détruit la caméra. Travis demande à Karen de mener une autre expédition sur le site. C’est là qu’entre en jeu Peter Elliott (Dylan Walsh), un brillant primatologue qui est parvenu à pousser très loin la communication avec les gorilles…

L’attaque des singes mutants

Les premières péripéties de Congo, qui laissent imaginer un instant que Bruce Campbell est le héros du film (en réalité il ne tient hélas qu’un petit rôle), sont riches en promesses et foisonnent d’idées variées : une terre sauvage perdue au cœur de la jungle africaine, de nouveaux outils de transmission par satellite, un primate meurtrier, des gants permettant de traduire le langage des signes par des données vocales, un homme à la recherche des mines du roi Salomon, un scientifique désireux de ramener une gorille femelle affectueuse à sa jungle natale… Hélas, tous ces éléments scénaristiques épars s’imbriquent un peu artificiellement au sein d’une aventure sauvage finalement très proche des vieux serials d’aventure des années 30. Aucun cliché ne manque à l’appel : la cité perdue, les périls de la jungle, la mort des vilains, le cataclysme final, la survie in-extremis de tous les héros. Ce classicisme un peu simpliste, qui a fait le charme de bien des récits exotiques par le passé, déçoit un peu ici, dans la mesure où l’on attendait plus de surprises, de révélations et de profondeur. Or les caractères des personnages ne sont qu’effleurés, quand ils ne sont pas carrément inexistants. Quant au travail de Stan Winston, il s’avère remarquable concernant la fameuse Amy mais manque de finesse dès qu’il s’agit de mettre en scène l’attaque des singes-mutants agressifs. Sans doute Rick Baker, le plus grand spécialiste au monde dans la conception de primates factices, aurait-il proposé un concept plus concluant.

 

© Gilles Penso

 

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